16e Journée internationale de la femme rurale : Le Mali a célébré l'événement à Gao à travers des dons, une conférence-débat et des visites de projets de femmes

Octobre 17, 2011 - 18:30
Octobre 17, 2011 - 18:30
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"La paix n'est pas un mot mais un comportement". Cette affirmation du  gouverneur de la région, Mamadou Adama Diallo,  colle parfaitement avec cette 16e édition de la Journée internationale de la femme rurale, qui s'est déroulée dans la cité des Askia, précisément à Bagoudjié à 5 km de la ville de Gao dans la commune rurale de Bounzourèye, le samedi 15 octobre. L'évènement était placé sous la haute présidence du Premier ministre, Cissé Mariam Kaïdama Sidibé.

Il était 9h 45 minutes quand la délégation conduite par le Premier ministre, Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, accompagne de quelques membres de son gouvernement, notamment le ministre de la Promotion de la femme, Konaré Mariam Kalapo, le Général Kafougouna Koné de l'Administration territoriale et Pr Salikou Sanogo de l'Education nationale, de l'alphabétisation et des langues nationales et le Gouverneur de la région, Mamadou Adama Diallo, qui a  fait son entrée dans une atmosphère festive.

Elles sont venues de partout les femmes du Mali pour ce rendez-vous de leurs sœurs rurales qui se tient une fois dans l'an. Il s'agit, à travers la thématique nationale "genre pour la sécurité, socle pour la production et la transformation des produits locaux", de promouvoir la transformation des produits agro-alimentaires.

Le maire de la commune de Bounzourèye, Abdoul Kader Younoussa Maïga, après avoir situé sa commune au plan géographique, a indiqué que, de 1980 à cette date, l'école de la commune a fait la fierté de toute la circonscription à travers d'excellents résultats et cela grâce à la femme.

Cependant, cette école est aujourd'hui  confrontée à de sérieux problèmes d'infrastructures  qui sont nettement insuffisantes. C'est pourquoi, il a lancé un appel aux autorités pour que des solutions appropriées soient trouvées. Il a aussi demandé à ce que les femmes soient plus alphabétisées, formées pour assumer socialement, politiquement et prendre la place qui leur revient.

Ainsi, le Premier ministre d'indiquer que pour assurer la souveraineté alimentaire du pays sur la base d'une alimentation de qualité pour tous et asseoir le développement d'une agriculture  moderne  au Mali, capable de répondre aux besoins essentiels des populations tout en constituant un secteur économique rentable , le Mali se doit de transformer ses modes de production pour atteindre l'ambition de puissance agricole du pays dans la sous- région.

Cette transformation de nos modes  de production passe obligatoirement  par l'insertion des femmes dans les circuits productifs et   par des mesures en vue d'améliorer  la rentabilité de leurs activités économiques, de développer l'entrepreneuriat et d'assurer un équilibre entre l'homme et la femme dans l'accès aux emplois structurés des secteurs publics et privés.

Selon la présidente de la Fédération nationale des femmes rurales, Mme Niakaté Goundo Kamissoko, le thème de cette 16e édition est  justifié à plus d'un titre car le respect du genre, dans un environnement de paix et de sécurité ne peut qu'assurer les conditions d'une meilleure production et transformation  des produits locaux. Elle a ainsi rappelé que dans le secteur agricole, les femmes rurales qui s'occupent  de  la transformation, de la production, de la conservation et de la distribution constituent en zone rurale  environ 60% de la main d'œuvre  agricole et produisent 60 à 80% de l'aliment de base.

En Afrique subsaharienne, malgré cette contribution inestimable des femmes rurales au développement elles souffrent d'une paupérisation croissante  avec un statut soumis aux pesanteurs sociales et culturelles dans tous les domaines. "A cet effet, il est important, dès lors, d'accorder une importance toute particulière à leurs conditions de vie  et de travail au regard de l'importance de leur contribution au développement socio- économique du pays" a poursuivi le Premier ministre.

A en croire la marraine de l'évènement, Mme Haïdara Aïchata Cissé dite Chato, députée à l'Assemblée nationale, revendiquer les droits à la terre et à la succession ne sous-entend pas faire la guerre ou violer les mœurs. 

Cette demande légitime doit, toutefois, se faire dans le respect et la courtoisie nécessaires. Ainsi, a-t-elle poursuivi, "sans paix et sécurité on ne peut pas parler de développement, alors mobilisons-nous pour notre  survie et prions pour une paix durable dans notre pays".

Toute chose qui lui fera dire que si la volonté politique du Mali est de faire de l'agriculture le levier de sa croissance économique, ceci ne pourrait être objectivement envisageable sans une plus grande autonomisation de cette moitié active et productrice  de sa population constituée par les femmes et notamment les femmes rurales. L'occasion était aussi opportune pour lui de soumettre quelques doléances régionales  à l'attention du chef du gouvernement.

Il s'agit, entre autres, du renforcement de capacité des forces de sécurité de la région, du désenclavement du cercle de Ménaka, de pallier l'insuffisance d'infrastructures pour abriter les services déconcentrés de l'Etat.

Au nom du président de l'APCAM empêché, le vice-président, Mohamed Ag Hatabo, pour sa part, a mis l'accent sur la paix et la sécurité. "Il ne peut y avoir de développement sans la paix et la sécurité" a-t-il martelé. Mohamed Ag Habato d'ajouter que, depuis un certain temps, sévit dans la 7e région, une insécurité de taille. Personne ne peut se permettre de se balader avec son véhicule 4X4 par peur de se faire déposséder, a-t-il précisé.

Au cours de la cérémonie,  l'APCAM a offert des équipements maraîchers et un millions de FCFA aux femmes rurales. Quant au gouvernement représenté par le Premier ministre et à la marraine, ils ont respectivement offert trois millions et un million de FCFA aux femmes rurales. Concernant l'autonomisation politique des femmes du Mali,  à l'approche des élections de 2012, Mme Cissé Mariam Kaïdama a saisi l'occasion pour lancer ce message : "nous sommes un poids politique qui ne saurait être négligé ou instrumentalisé". Elle les a ainsi invitées à sortir massivement le jour du vote pour choisir  un candidat ou une candidate.

Les remises d'équipements maraîchers et d'attestations ainsi que la visite des rizières à Bagoudjié et à Berra ont été les temps forts de la Journée qui a aussi été marquée par la prestation de Naïny Diabaté et de Mamou Thiero.

Il s'en est suivi une conférence-débat sur le thème au cours de laquelle le ministre et les panelistes ont tenté d'édifier les femmes rurales sur le chemin à emprunter.

 

Fatoumata Mah Thiam KONE

Envoyée spéciale à Gao

 

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