Hier matin, la tension est montée d'un cran au camp para de Djicoroni. Les femmes des bérets rouges et les enfants du camp, très en colère sont sortis pour envahir la voie qui passe devant le camp.
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/08/Femme_beret_rouge1.jpg)
Cette manifestation d'humeur est consécutive à une opération de tentative d'enlèvement de l'adjudant chef Alassane Baladé par des militaires. Selon, Mme Sogodogo Fatoumata Samaké, l'une des têtes de proue du mouvement, toutes les épouses des bérets rouges sont aujourd'hui fâchées contre le comportement des autres corps envers leurs maris.
Elle a expliqué que lors des différentes rencontres qu'elles ont eues avec la hiérarchie militaire après leur marche, celle-ci avait promis de mettre un terme aux arrestations des bérets rouges. Aussi, les organisations religieuses et féminines sont intervenues pour calmer les esprits.
Ainsi, le collectif des femmes des officiers, sous-officiers, militaires du rang disparus ou détenus par le gouvernement et l'ex-junte avait décidé de surseoir la marche des femmes nues nue qu'il avait promis de faire durant ce mois de ramadan.
Malheureusement, ces dernier temps, c'est une véritable chasse aux sorcières contre ce corps avec les arrestations du Lieutenant Mohamed Ouattara, le 27 juillet et du Lieutenant Alhassan Achawel, aide de camp du général Sadio Gassama, le mardi 31 juillet. Dans la suite logique de ces arrestations, des éléments venus de Kati sont arrivés hier au camp para pour arrêter l'adjudant chef, Alassane Baladé.
Il n'en fallait pas plus pour que les femmes et les enfants du camp se lèvent contre cet enlèvement, finalement avorté. Si certains éléments venus pour l'opération ont pu prendre la fuite, d'autres ont été bloqués à l'intérieur du camp et ont eu leur vie sauve grâce aux militaires en faction. Les manifestants ont lancé : "
Trop c'est trop, on en a assez de ces humiliations des chefs de famille devant leurs enfants. Nos maris ne peuvent plus être tranquilles en famille. Nous mêmes nous sommes traités de tous les noms par les agents en poste ici et même par des bérets rouges qui sont avec eux et qui cherchent à se venger de leurs anciens camarades pour diverses raisons. Nous n'avons plus besoin de militaires à notre porte". Ces femmes dénoncent aussi la suppression des primes de leurs maris.
Il a fallu l’intervention de la police hier pour libérer la voie. Selon certaines sources, la police a tiré de gaz lacrymogène et blessant au passage un élément de la garde au pied.
Youssouf CAMARA