Invité par les leaders spirituels musulmans à leur 1er forum dans le cadre de la recherche d’une voie à l’unité, le bouillant Capitaine, Amadou Aya Sanogo s’est saisi de l’occasion pour se décharger un peu du venin qui le dérange. Comme pour répondre à la question : La responsabilité de qui dans la crise malienne ?
[caption id="attachment_107846" align="alignleft" width="315"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/11/Haya-Sanogo.jpg)
Amadou Haya Sanogo[/caption]
Cette rencontre organisée, le 25 novembre au Centre International de Conférence de Bamako(CICB) révélait d’une importance capitale. Avec à la clé
« l’unité » entre les fils du pays, qui est relégué au second plan au profit des intérêts partisans. Un processus capital recommandé par le Conseil de Sécurité de l’ONU dans sa résolution 2071 sur le Mali et qui s’est tenu à deux jours du communiqué final du Conseil sur le cadre stratégique et le plan d’opération militaire peaufiné par des experts de la CEDEAO. Pas initié par des syndicats ou politiques, mais des musulmans qui ont pu regrouper au-delà de leur mouvement, des hommes politiques, des syndicalistes pour la cause.
Tout commence par eux et l’avenir du pays dépend de leur position. Car ils sont les plus écoutés et les plus respectés par la majorité des citoyens du pays. Raison pour laquelle, Cherif Ousmane Madani Haïdara, guide spirituel d’An Sardine a appelé à l’unité, à la cohésion entre les différents bords de la religion musulmane. Pour dissiper la fronde qui rongeait la bonne entente entre eux.
Mais au-delà du désespoir quant à la libération des territoires occupés, l’optimisme rayonne. « Cette guerre prendra fin d’elle-même. Ceux qui ont pris les armes contre le Mali finiront par aller d’eux-mêmes. Par la grâce de Dieu, surtout », laissait entendre le président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko.
Emboîtant le pas aux Guides spirituels, ses conseillers en quelque sorte, le Capitaine a laissé l’impression de la haine prendre le dessus sur ce qui lui avait été édicté par Haïdara et ses collègues depuis le coup d’Etat à nos jours. « Le bon sens dans toute chose et la maîtrise de soi face à une situation en tant qu’acteur. »
Habillé, inhabituellement, en boubou blanc et coiffé par un bonnet de la même couleur, le Capitaine a été sage au début de ses propos. « Par votre bénédiction si le bonheur du Mali dépend de moi que Dieu le fasse. Si il est entre les mains de quelqu’un d’autre pourquoi pas. Car le Mali est notre seul espoir », a-t-il martelé en bon élève. Avant de, par la suite de ses propos, laisser engloutir l’image de bon citoyen par celle d’un militaire qui gère tout, sans analyse, à travers les faits. Il a oublié qu’il n’est pas question d’accuser qui que ce soit ; il n’est pas question de trancher une affaire, mais de tout rejeter au profit du Mali. « Le Mali d’aujourd’hui est le fruit de la gestion du passé. » C’est ce qui ressort en substance de ces propos qui vont à l’encontre de l’ordre du jour.
Ce forum qui a duré deux jours a enregistré la présence des représentants des groupes religieux de tous les cercles et régions du Mali. Au total, 250 participants ont pris part.
Boubacar Yalkoué