Confronté à une grave crise de confiance, le président IBK tente de désamorcer le mouvement de grogne politique et social qui s'est exacerbé depuis la grande manifestation du 5 juin dernier.
Hier, le chef de l'État est à nouveau intervenu, avec plusieurs annonces pour décrisper le climat social et politique : «
Ces annonces,
précise le site d'information Maliweb,
vont de l’application de l’article 39 permettant de mettre fin à la grève des enseignants, à la concertation avec toutes les parties prenantes pour résoudre la crise née dans les entrailles des législatives de cette année, à la réforme de la Cour Constitutionnelle, en passant par la formation d’un gouvernement d’union nationale, jusqu’aux explications sur les preuves de vie du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, toujours retenu en otage, et sur la gestion des crises sécuritaire et sanitaire. »
Crise de confiance
Il n'empêche, le compte n'y est pas, estime
L'Indépendant. Pour le quotidien bamakois, IBK n'est pas allé jusqu'au bout, comme le préconisait sa propre majorité. À savoir, il n'a pas annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle. D'où le grand titre de
L'Indépendant : «
IBK prend sa majorité à contre-pied. »
Commentaire du journal : «
Peu de nos concitoyens croient encore en la gouvernance d'IBK, tant les chantiers inachevés et les effets d'annonces sont nombreux et sans lendemain. Même les amis du président commencent à s'inquiéter ouvertement et refusent de cautionner les prises de position extrêmes du camp présidentiel. »
«
Le Mali sombre dans une crise de confiance »,
soupire de son côté Le Pays à Bamako. Cette «
triste réalité se vit dans presque tous les milieux dans le district et les capitales régionales. Politiques, société civile, leaders religieux, activistes, notables… c’est même pipe, même tabac ! Les gens ont pour priorités leurs propres intérêts plutôt que ceux la Nation. Raison pour laquelle, nous crevons (…).
Voyez-vous-même, le folklore qu’IBK et ses adversaires livrent aujourd’hui aux Maliens !, s'exclame encore
Le Pays. C’est une honte nationale. Sept ans de cacophonie au moment où le sacrifice devait être le leitmotiv de tout digne fils du Mali. »