L’Afrique de l’Ouest était jeudi au chevet du Mali. Les présidents africains qui ont fait le voyage à Bamako proposent une médiation entre leur homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta et ses opposants. La délégation conduite par le président en exercice de la Cédéao, le président nigérien Mahamadou Issoufou, était complétée par les chefs d'États du Nigeria, du Sénégal, du Ghana et de la Côte D'Ivoire.
Ensemble, ils se sont rendus dans la capitale malienne afin d’aider à trouver une solution à la crise politique que traverse le pays. La délégation de chefs d'État a rencontré l'imam Mahmoud Dicko en compagnie de leaders de l'opposition, la majorité présidentielle, ainsi que la société civile.
À Bamako,
L’Indépendant exprime sa «
grosse désillusion ». À la Une de ce quotidien malien, l’imam Mahmoud Dicko déclare : «
Nous ne sommes pas du tout satisfaits » par cette médiation de la Cedeao.
Pour le journal
L’Aube, rien d’étonnant à cela. «
On voit mal cinq chefs d’État, tous ayant 70 ans et plus, à l’exception de Macky Sall du Sénégal, venir sauter sur Bamako en parachutistes mandatés pour sauver un président en difficulté et dire qu’ils ont échoué eux aussi dans leur mission », estime ce journal malien, selon lequel «
la taille de la délégation et la brièveté de son séjour, quelques sept heures seulement, cachent bien des anguilles sous roche. Mais les Maliens, parce qu’ils n’en peuvent plus (…),
sauront trouver dans l’héroïsme légendaire de leurs ancêtres les dynamites nécessaires à faire sauter toutes les roches »,
prédit L’Aube.
La Cédéao convoque lundi un nouveau sommet extraordinaire sur le Mali :
Au Burkina Faso voisin,
le journal Le Pays veut croire à une issue favorable de cette médiation de la Cédéao, soulignant l’importance de sa délégation. Importance «
qui traduit déjà en elle-même l’ampleur et la profondeur de la crise » malienne, concède toutefois ce quotidien ouagalais. Lequel met alors en garde : attention, «
le risque est grand que l’on assiste à la même danse du tango qui a jusque-là rythmé les accords d’Alger ».
Justement. En France, le quotidien
Le Figaro souligne que la délégation de chefs d’États africain est arrivée à Bamako «
avec une seule "ligne rouge" :
que la solution soit "constitutionnelle" » et donc que IBK reste en place. «
On ne pouvait pas cautionner que la rue chasse un président légitimement élu »,
dit un haut responsable africain au Figaro. Journal selon lequel «
la communauté internationale, et la France en particulier, regarde avec anxiété cette agitation grandissante » au Mali.
En France encore, le quotidien
L'Opinion estime que «
les amis présidents d’Ibrahim Boubacar Keïta utilisent les vieilles ficelles » ! Dans ce journal, un médiateur ouest-africain explique qu’on rentre «
dans une séquence de l’arbre à palabres après l’échec des premières médiations ».
Au Mali encore, un soldat français a été tué dans la région de Gossi, à 150 km à l’ouest de Gao, dans le centre du pays. Son véhicule a sauté sur un engin explosif :
Il s’appelait Tojohasina Razafintsalama, il avait 25 ans, il était soldat au 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes, déployé au Mali depuis dix jours.