En RDC, les réquisitions aux procès dit des «
cents jours ». Vingt ans de prison ont été requis par l’accusation contre le principal accusé, Vital Kamerhe, et dix ans de «
déchéances de droits d'exercer une fonction publique ». C’est en effet la peine requise par le procureur de la République démocratique du Congo contre Vital Kamerhe, principal accusé d'un procès anticorruption sans précédent au Congo. «
L’ex-président-bis » est jugé avec deux coaccusés pour détournement présumé de fonds publics.
Des réquisitions qui ont sonné «
comme une bombe », lance
Cas-Info. Ce journal congolais note que le procureur général a demandé au tribunal d’appliquer «
toute la rigueur de la loi aux délinquants », soit donc vingt ans des travaux forcés demandés contre l’ex-directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, mais aussi la «
confiscation de l’argent logé dans les comptes bancaires de son épouse (…) entre janvier 2019 et aujourd’hui », et la saisie des biens immobiliers «
acquis au cours de la même période », non seulement par le couple Kamerhe, mais aussi par deux de ses proches. Pour
Cas-Info en tout cas, il ne fait aucun doute que ces peines requises menacent sérieusement «
l’avenir politique » de Vital Kamerhe.
De son côté, la défense de Vital Kamerhe plaide «
l’absence de preuves » contre l’accusé. «
En dépit de 20 ans des travaux forcés requis : Vital Kamerhe plaide non coupable ! », complète
La Prospérité. L’ex-directeur de cabinet du chef de l’Etat «
s’interroge toujours » sur le motif réel de sa mise en détention jusqu’à ce jour, «
étant donné qu’aucune preuve ne démontre les faits (qui) lui (sont) imputés. Pour ses conseils, il s’agit d’un acharnement sur leur client », signale encore ce journal congolais.
A cette interrogation qui n’en est pas vraiment une,
Radio Okapi apporte en fait la réponse de Vital Kamerhe, qui parle d'un «
procès politique » et affirme plutôt qu’il cherche toujours à «
comprendre les raisons de sa présence en prison ». Poursuivis pour détournement présumé des deniers publics, corruption et blanchiment des capitaux, les trois accusés de ce procès hors-normes «
attendent donc de connaître leur sort le 20 juin », prévient
Radio Okapi.
Justement. Le tribunal suivra-t-il les réquisitions de l’avocat général ? «
On attend de voir, énonce Le Pays, au Burkina Faso. (…) On n’est qu’au stade des réquisitions. Peut-être sait-on jamais, ses avocats arriveront-ils à le tirer d’affaire ; lui qui, depuis l’ouverture du procès, n’a de cesse de clamer son innocence. (…) En tout cas, tout porte à croire que le dossier n’est pas vide », pointe ce quotidien ouagalais, en soulignant aussi «
la pugnacité des magistrats en charge du dossier qui, en dépit du décès soudain de leur collègue, ne se sont pas laissés gagner par le découragement. Si fait qu’ils tiennent à aller jusqu’au bout. C’est tout à leur honneur ! », apprécie
Le Pays.