Loin de nous la prétention de juger à l’emporte-pièce les acteurs de la désagrégation du pays et même des auteurs du putsch du 22 mars dernier. Mais force est de constater et de dire que cette dernière action a gravement échouée. Oui ! L’armée a reculé tant au nord qu’au sud face à des pressions inimaginables d’une classe politique ayant découvert les délices du pouvoir en 1991, ont érigé une forteresse pour s’éterniser. Et tous les moyens sont bons pour parvenir à ce projet. Avec l’arrivée subite des « gars » du CNRDRE, sans chercher à comprendre et oubliant leur bilan macabre, se sont rués sur des brancards pour bloquer les militaires dans leur élan de redresser la démocratie et restaurer l’autorité de l’état qui a du mal malgré le putsch à se restaurer. Le gâchis est palpable. Maintenant, il faut éviter dans un avenir proche, le courroux du peuple. En ce moment, aucun des acteurs qui se croient maîtriser la machine malienne, ne saura l’arrêter. Et les dégâts seront incommensurables du fait de la montée de l’adrénaline à la malienne.
Le coup d’arrêt opéré le 22 mars dernier, a visiblement changé la donne pour certains politicards avides de pouvoir et même faussé leurs calculs mais a contrairement à ce que chantent ou claironnent ces gens-là, suscité beaucoup d’espoir. Sans grand intérêt de rappeler que c’est à quelques semaines des joutes électorales du 29 avril dernier, qu’une mutinerie bien prévisible a emportée le pouvoir du Président ATT, qui était déjà à bout de souffle.
Bilan de la crise
Cette remarque criarde n’est de loin ou de près pour faire endosser la responsabilité de quoi que ce soit à qui que ce soit de ce se passe dans notre pays, mais faire le bilan d’une crise à une autre.
Sept mois ont donc passé depuis le 22 mars et toujours la question de la libération du nord demeure, et bien que les maliens soient impatients d’entendre la première frappe de l’armée malienne et pourquoi pas la nouvelle de la défection des djihadistes. Si nous faisons le parallèle entre la lueur d’espoir au lendemain du 22 mars et le sentiment de désespoir qui s’installe peu a peu sur la conscience du citoyen lambda, il faut voir le vécu quotidien qui va de mal en pis et l’espoir a laissé place au désarroi et au sentiment d’impuissance. A la limite aujourd’hui, le malien est devenu, inutile de le dire, la risée de tout le monde ; ennemi comme ami, tous profitent de notre situation. Et les divertissements de nos soit disant amis Algériens et Burkinabés, sont là pour réveiller notre sentiment de patriotisme.
Le quotidien du malien
Du vendeur ambulant, au grand commerçant, du chômeur au haut cadre et du manœuvre, à l’entrepreneur, une même expression captive chez tout le monde :
« ça ne va pas ! » Et franchement
ça ne va pas !
En substance, ce chef de famille me confiait ceci:«
cette crise, nous la sentons au fin fond de nos familles ». La solidarité légendaire malienne tente de trouver solution à la question pourvu que la situation ne dure aussi longtemps. Malheureusement, les manœuvres politiques politiciennes qui ont n sur rue, nous ont mis en retard Et même la composition d’un gouvernement dit de « large ouverture », n’a crée aucune lueur d’espoir si ce n’est ravivé les rancœurs. Dans ce cas, le pire n’est pas à éviter dans els jours à venir si nos dirigeants réunis en trio de « choc » et la classe politique tout comme les « forces vives », n’arrêtent pas leur cirque.
Ainsi, depuis sept mois, le quotidien de tous a lamentablement basculé. C'est-à-dire tous les secteurs sont touchés et nul n’est épargné. Voilà, comment toutes les couches vivent cette crise sans précédente au vu et au su d’assoiffés de pouvoir qui une fois intégrés le gouvernement, ont fermé leur clapette et nous en voyons aucune solution idoine de sortie de crise malgré un soit disant «
plan de reconquête » qui vient d’être concocté aux forceps.
Les militaires, acteurs du coup d’état
C’est quand la situation avait atteint son paroxysme que l’armée avait réagi en voulant redorer son image qui a été assez écorchée durant les deux décennies de gestion des « grands démocrates civils et militaires ». Elle a certes opéré un repli stratégique le 31 mars pour désormais se camper à Sévaré en attendant que le linge sale se lave en famille. Le commandement militaire version du général ATT répondait de loin aux aspirations républicaines des hommes en uniforme. De nos jours, avec l’équipe du Capitaine Sanogo, les garnisons à travers les zones non occupées, commencent à retrouver une belle image, car y sont entrepris des travaux de rénovation, surtout à Kati d’où est partie la mutinerie
. Les concessions et les bâtiments sont entrain d’être rénové. Une vraie forteresse depuis le 22 mars. Le moral des hommes semble être au beau fixe, car cette fois-ci déterminés à regagner confiance auprès des populations dont ils ont la charge de protéger. Mais depuis là, posons la question à savoir si le capitaine Sanogo et ses hommes ne sont ils pas passé de l’essentiel au détail ? D’abord ayant rapidement cédé à la pression de la classe politique, de la communauté internationale et même au désir inavoué de certains à rattraper le retard acquis. Des règlements de compte politico militaire qui ne s’explique pas et loin de là, les messieurs qui ont cyniquement assassiné la démocratie, et qui d’ailleurs doivent se cacher au fin fond de leur chambre pour que celle ci prenne un nouvel envol sérieux. Pour tout dire, « Monsieur Tolérance zéro » a dérapé mais tient bon. De nos jours, l’armée est victime d’une véritable cabale de la part de certains égarés. Il faut arrêter la machine !
Et ces politiques
Ils étaient là, pendant vingt et un ans et c’est aujourd’hui sans vergogne ; crient au scandale. Alors que comprendre de leurs agissements selon les différents regroupements. Nul besoin de le dire que ce coup d’état dernier désavoue tous les acteurs de la scène politique. Ils doivent de ce pas chacun faire le bilan des années de cogestion et même plus loin regarder dans le rétroviseur de ce qu’ils étaient en 1991 et ce qu’ils sont aujourd’hui. Ils doivent s’interroger tous et faire leur propre mea culpa, réparer s’il ya lieu le plutôt possible les préjudices qu’ils ont causé aux pauvres citoyens qui n’ont rien demander que de vivre librement dans un pays de droit.
Une société civile qui doit disparaitre
La société civile n’en est pas moins responsable que la classe politique, difficile aujourd’hui de les distinguer, car ce sont les mêmes acteurs qui animent la scène. Certains n’ont malheureusement pas pu transformer leurs organisations de société civile qu’ils dirigent, en parti politique. Ils l’auraient fait, si certains avertis n’avaient pas compris aussi tôt le scénario. «
Sinon que comprendre de la position des deux responsables syndicaux des deux centrales syndicales de la place. Où étaient-ils quand le droit des travailleurs était pillé et foulé au pied. Au regard de ce qui se passe, la corruption et tout autre forme d’impunité n’est pas la porte de notre pays, ils n’ont simplement que de mains », explique furieux un jeune diplômé. «
Nous devons apprendre de ce qui passe actuellement, sinon, nous ne sommes pas encore très loin d’une autre forme d’expression populaire pour désavouer toute la horde de la classe politique, de la société civile et de l’armada gouvernemental dit de transition. Le regard des maliens est tourné vers une communauté internationale qui n’a pas fini de s’entre déchirer sur la question malienne », remarque un cadre politique.
Nous épargnons certaines couches en attendant. Mais sans prétention de vous faire partager le même constat. Le nord du Mali sera libre d’une manière d’une autre, mais que les maliens comprennent tous que nous nous somme assez tirés les uns sur les autres. Cela suffit comme cela. C’est le moment de se donner la main derrière notre armée afin de libérer le Nord.
Benjamin SANGALA