Maliweb.net – "Les trois parties sont tombées absolument d’accord sur la répartition entre elles, des cinq régions du Nord en ce qui concerne les conseils régionaux", se réjouissent le gouvernement, la CMA et la Plateforme dans une déclaration après une rencontre de haut niveau pour débloquer le processus. Selon cette répartition, la région de Tombouctou revient aux ex-rebelles (CMA), celle de Gao à la Plateforme et Taoudeni, Menaka et Kidal au gouvernement.
Mais la société civile de Gao s'est montrée catégorique face à toute tentative d'imposer un quelconque groupe armé à la tête de l'exécutif régional à quelques mois des élections régionales. "Nous refusons d’être administrés par la CMA et la Plateforme car elles n’ont aucune légitimité historique et géographique pour le faire", affirme l'association Gao-Laama, composée des fils de la région et présente dans plusieurs pays. Pour ses responsables, seules des autorités issues du suffrage universel sont habilitées à administrer la région. Dans la ville, les jeunes vont même jusqu'à mettre en garde le gouvernement. "Vous êtes là pour le peuple malien et les groupes armés et la communauté internationale", explique l'un d'eux.
Par ailleurs, le Congrès pour la justice dans l'Azawad (CJA), qui s'estime " exclu " du processus ne participant à sa mise en œuvre, évoque une "immense déception". "Le noeud du problème demeure l'exclusion d'une écrasante majorité des populations de la gestion des affaires de leurs régions", affirment ses responsables dans un communiqué. Ils mettent, eux aussi, le gouvernement et la communauté internationale en garde: " nous sommes contre toute tentative d'installer les autorités intérimaires dans nos régions de Tombouctou et Taoudeni sans implication conformément au caractère inclusif de l'accord."
Aboubacar Dicko / maliweb.net