Accusé de haute trahison : ATT n’est pas au-dessus de la loi

Jan 9, 2014 - 05:04
Jan 8, 2014 - 18:16
 0  5
L’ex-président de la République, Amadou Toumani Touré, est bel et bien inculpable  de crime de haute trahison contre le Mali.     [caption id="attachment_187393" align="alignleft" width="344"]Amadou Toumani Touré, l'ancien président malien. Getty Images Amadou Toumani Touré, l'ancien président malien.
Getty Images[/caption] De la dénomination « soldat de la démocratie » dans les années 90, ATT est désormais appelé «bourreau de la démocratie». Dans la forme comme dans le fond, il y a plusieurs raisons pour  poursuivre ATT.  Que ceux qui tentent de mettre ATT au-dessus de la loi en le faisant passer pour un saint; qui à travers des éditos adulateurs, qui par des théories extra-constitutionnalistes ; sachent qu’aucune nation ne peut être refondée au détriment de la justice. Parlant de haute-trahison, les ATT-crates les plus engagés diront  que ce couple de mots n’a aucune définition juridique. Que son champ couvre uniquement les cas où il y a connivence avec une puissance étrangère contre son propre pays ; complot visant par exemple la tentative de coup d'Etat ou l'assassinat du chef d'Etat ; insurrection ; génocide ; toutes choses qui pourront difficilement être reprochées à ATT. Tout en insistant qu’en politique,  l'embarras du droit et de la justice sont conduits à apporter des solutions généralement de nature pénale inspirées du droit commun, tout ce grand déballage ne sortira guère l’ancien président de la République de l’auberge, qui a laissé s’instaurer une indéniable impunité.     Or, dans le contexte malien, la haute trahison dont ATT est accusé est  une question interne du ressort de la souveraineté nationale. Là, le réquisitoire de haute trahison consent de synthétiser les actes graves à l'égard des valeurs fondamentales de la nation malienne, commises par ATT. Cette élévation du crime permet aussi de dépolitiser le chef d'inculpation. En un mot comme en mille, ATT est le seul responsable de la situation du Mali. En effet,  en tant que chef suprême des armées, il était le seul à pouvoir prendre des décisions à son niveau, sans  vote, ni soumission à l’Assemblée nationale.  En fait, l’armée malienne n’existait que sur le papier depuis dix ans. A son manque d’équipements, s’ajoutait une défaillance totale de la chaîne de commandement.     Nul spécialiste, nul constitutionnaliste et nul homme de science ne sauraient justifier que la démarche du pouvoir actuel, qui vise à traduire ATT devant la justice pour haute trahison et autres, est une attitude revancharde. Puisque, s’il est vrai que la  haute trahison est un crime qui se définit comme étant l'acte ou l'action qui consiste en une extrême déloyauté à l'égard de son pays, de son gouvernement ou de ses institutions, ATT doit être inculpé. Son inculpation va permettre aux Maliennes et Maliens de connaitre les vrais facteurs de l’amoindrissement de l’Etat et ouvrira une nouvelle ère pour la démocratie.   Nouhoum DICKO

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow