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![Achat d’un avion présidentiel à 20 milliards de F CFA](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/05/Photo-IBK-Moussa-Mara.jpg)
SEM Ibrahim Boubacar Keita et le PM Moussa Mara (Photo montage maliweb)[/caption]
Resté sourd à toute cette polémique suscitée par l’achat à plus de 17 milliards de nos francs, d’un avion présidentiel d’un luxe insolent, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, IBK, a finalement trouvé celui dont les talents oratoires lui donnent entière satisfaction. Moussa Mara, avait la lourde responsabilité d’évoquer avec les Maliens «les insuffisances techniques» de l’avion laissé par Amadou Toumani Touré, et la nécessité qui s’imposait à IBK (pour l’honneur du Mali ?) d’acheter un autre avion qui coûtera au budget d’Etat 20 milliards de F CFA.
Au sein de l’opinion publique malienne, le débat autour de l’achat d’un avion présidentiel en six petits mois de gestion des affaires de l’Etat par IBK, est loin de s’estomper. Et le dernier show livré par le premier ministre, Moussa Mara, devant les élus de la nation où il s’est largement exprimé sur cette affaire, n’en finit pas de faire des vagues à l’intérieur comme à l’extérieur.
Beaucoup de nos concitoyens retiennent encore du premier ministre Moussa Mara, l’image de quelqu’un qui a tenté, avec démesure, de justifier une dette d’autant de milliards, imposée à notre pays, au plus mauvais moment.
En effet, pour aider le Mali qui sort à peine d’une crise très profonde, les bailleurs de fonds ont convenu, à Bruxelles, de lui octroyer une assistance financière de 3 milliards d’Euros. Mais cette rondelette somme sur laquelle le pays compte énormément pour sa relance économique, tarde à tombée dans son escarcelle.
Les bailleurs ont-ils des inquiétudes par rapport à la gouvernance et à la bonne gestion qui seront de cette manne financière ? La question est sur certaines lèvres. Malheureusement, c’est aussi dans un tel contexte que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a choisi de s’acheter un avion présidentiel à prix d’or. Un avion qui a coûté au Mali 17 milliards selon certaines sources, voire 20 milliards selon d’autres.
Du coup, certains s’interrogent sur ce que les bailleurs de fonds (censés nous apporter leur solidarité) vont penser de cet acte du chef de l’Etat. Un acte (achat d’un bœing 737) qui est loin d’être une priorité pour un pays qui doit faire face à certaines urgences qui ont pour noms : réalisation de services sociaux de base, reconstruction des infrastructures publiques saccagées ou vandalisées au nord, lutte contre la corruption et la pauvreté de la population, le retour des populations déplacées et/ou réfugiées, la réconciliation nationale…
Tous ceux-ci demandent d’importants investissements plus urgents que l’achat d’un Boeing.
Alors que ni le président, ni son entourage n’ont été capables d’expliquer aux Maliens les termes de l’acquisition d’un tel avion, c’est finalement, le premier ministre, Moussa Mara, qui, à l’occasion de la déclaration de politique générale du gouvernement, sera utilisé comme fusible pour rectifier le tir. Avec tout son talent de grand orateur, Moussa Mara, a fait étalage d’un certain nombre d’arguments (justifications ?) qui, au finish ont convaincu peu de Maliens. Et du coup, il est devenu depuis quelques jours la principale cible des critiques de toute sorte, au sujet de cet avion très controversé.
Papa Sow