Parti en France pour se soigner, alors qu’il assurait l’intérim de la présidence pour une période d’intérim, qui, au titre de la Constitution, s’expirait depuis le 22 mai, le Pr. Dioncounda Traoré a regagné le bercail avec tous les honneurs réservés à un président démocratiquement élu. Jusqu’où va-t-on maintenir un président de fait à la tête du pays ?
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Dioncounda Traoré[/caption]
Sans conteste, depuis le 22 mai 2012, le Mali est sans « président de la République ». Cette date consacrait ainsi, la fin du délai constitutionnel de quarante (40) jours, accordé à l’ancien président de l’Assemblée nationale, le Pr. Dioncounda Traoré, pour assurer l’intérim après une démission imposée au président ATT par ses pairs de la CEDEAO. La preuve nous a été donnée par la remise de la démission 24 heures après la signature de l’Accord- cadre du 6 avril 2012.
Qu’on ne se cache pas la face, M. Traoré n’est ni le président par intérim du Mali encore moins celui de la transition. Il est citoyen ordinaire comme tout autre Malien depuis l’expiration des quarante jours que lui accordait la Constitution pour présider aux destinées du Mali. D’autant plus que notre loi fondamentale ne fait, aucunement, mention de fonction d’un président de la transition et cela est valable dans ces autres pays, puisque une transition est anticonstitutionnelle.
L’imposition à la fonction de « président de la transition », par les forces du mal de la Communauté économique des Etats de l’Afrique (CEDEAO) avec le soutien du réseau des déstabilisateurs (candidats malheureux à la présidentielle avortée du 29 avril) du Mali basé à Paris, ne saurait justifier l’accueil réservé à un homme déchu de tout titre protocolaire.
Il va de soi que le peuple malien soit divisé sur la confusion entretenue pour maintenir le professeur à Koulouba qui ne tire sa légitimité que du complot que Alpha, ATT et lui ont concocté sur le dos du pauvre Mali durant les vingt dernières années. Avec le désastreux bilan que tout le monde connaît aujourd’hui : la perte de notre souveraineté sur les deux tiers de notre territoire, ponctuée de viols, de destruction de notre patrimoine culturel, d’infrastructures de base, de châtiments au nom d’une charia, etc.
Le maintien de Dioncounda Traoré, à la tête du Mali, n’est autre que la perpétuation des systèmes Alpha et ATT. Et avec lui, les Maliens ne pourraient s’attendre à du miracle. Il est le produit des modes de gouvernance, de la corruption, du gain facile, du trafic de drogue, d’une armée trahie et sous équipée ; toutes choses, qui ont précipité notre pays dans l’abîme. Le professeur de mathématiques n’a plu d’autres cordes à son arc pour relever le Mali dont sa responsabilité est entière dans la déchéance que vit présentement notre pays.
Au regard de leur gestion calamiteuse, il est disqualifié pour jeter les bases d’un Mali nouveau, rêvé par le peuple malien depuis la chute du président Moussa Traoré en mars 1991. Car leur échec de la démocratie, arrachée de dur labeur, consacre le retour en force des anciens caciques de l’ex parti unique parce qu’ils n’ont pas fait mieux qu’eux dans la déprédation des richesses du pays.
Les fonctionnaires milliardaires, c’est eux, l’expropriation des paysans de leurs champs, c’est eux, la démolition des quartiers pauvres au nom de ‘’ Sauver notre pays’’, c’est eux, la bastonnade des journalistes, c’est eux, la fermeture des journaux, c’est eux (SUD- INFO), la formation au rabais dans nos écoles, c’est eux, l’incivisme, c’est eux, la dépravation de nos mœurs, c’est eux. La liste est loin d’être exhaustive.
Contrairement aux dignitaires de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM), qui ont compris que leur page était tourné et qu’ils devaient accepter de se mettre à l’écart de la scène politique, ces démocrates crapules au lieu d’être guidés par la morale excellent dans l’arrogance et le mépris pour narguer le peuple afin qu’ils préservent des avantages malhonnêtement acquis.
Cependant, ces crapules n’ont pas poussé leurs logiques de la légalité en exigeant un bilan de la période d’intérim, entre autres l’état du fichier, l’avancement des travaux au niveau de la CENI et de la DGE, les matériels électoraux dont le marché avait déjà été attribué ; en un mot pourquoi Dioncounda Traoré n’a pas pu organiser les élections dans les nouveaux délais constitutionnels.
Si Dioncounda Traoré se donne la liberté de s’adresser à la nation, il doit avoir le courage et l’honnêteté intellectuelle de présenter sa démission pour le bonheur du peuple malien afin le Mali panse définitivement ses plaies.
Yoro SOW