Aéronef militaire bloqué aux USA : l’offensive diplomatique du ministre Abdoulaye DIOP
Un aéronef de transport militaire, un CASA C-295, acheté par les autorités maliennes avec le constructeur européen Airbus, est bloqué en Espagne. L’appareil qui devait être livré fin juin ne l’est toujours pas faute de transpondeur dont les Etats Unis refusent de délivrer la licence. Une situation intenable à l’origine d’un séjour de cinq jours aux Etats Unis du ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.
Au pays de l’Oncle Sam, le ministre Abdoulaye Diop a multiplié les entretiens. Il a ainsi échangé avec David Diaz, directeur chargé des Affaires africaines à la Maison Blanche ; Robert Godec, Secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines. Selon le ministre Diop, les questions économique, sociale, politique et sécuritaire étaient au cœur des échanges. En réalité, la mission Diop, du 16 au 20 août 2021, avait pour objectif principal de débloquer l’affaire de l’aéronef CASA. « J’ai sollicité l’appui des différentes personnalités pour la levée du blocage en vue de permettre la livraison de l’aéronef CASA-C295 acquis sur fonds propre », a relevé le ministre dans un post sur ses réseaux sociaux.
Selon nos informations, la licence du transpondeur a été refusée au Mali, « officiellement » parce que les Etats-Unis soupçonnent le recrutement d’enfants soldats par l’armée malienne. Une information difficile à accepter quand on sait que les recrutements à l’armée malienne ont toujours refusé du monde. « En réalité, ce n’est pas le gouvernement qui est en cause, il s’agit de recrutement dans certains groupes armés qui ont rejoint le gouvernement », a expliqué Abdoulaye Diop dans une interview accordée à la VOA. Pour la levée de blocus, des déclarations doivent être faites par les groupes visés. « Ce travail est en cours », a indiqué Abdoulaye Diop.
Le Mali dispose de deux avions de transport de troupes, mais l’un est en révision. Dans son plaidoyer, le ministre Diop a mis l’accent sur l’utilité de l’aéronef pour le Mali, pays confronté à la lutte anti-djihadiste depuis 2012. Le premier CASA, a-t-il défendu, a servi dans des interventions humanitaires dans les zones d’accès difficiles au Mali. Près de 50 000 personnes entre 2016 et 2020 dont 75% de civils, des troupes et de la logistique lors des élections ont été transportées par cet avion.
Une main invisible ?
Le sujet de l’aéronef CASA-C295 est au cœur des discussions à Bamako. Au cours d’une récente sortie médiatique, le nationaliste Aboubacar Sidiki Fomba, membre du Conseil national de la transition, a dénoncé la « main invisible de la France » dans ce dossier. « En réalité, tout est fait pour que l’armée malienne ne puisse pas être autonome dans sa mission de sécurisation du pays », a-t-il déclaré.
Mamadou TOGOLA / maliweb.net
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