Saisir le Président de la République et les formations politiques des maires arrêtés, boycotter la distribution des cartes Nina, déposer un préavis de grève illimitée. Voilà entre autres les propositions faites par l’Association des municipalités du Mali lors d’une rencontre à la mairie du District, mardi dernier, afin d’obtenir la libération des maires incarcérés depuis quelques temps.

Le traitement et l’évolution des dossiers des maires incarcérés, particulièrement celui d’Adama Sangaré, inquiètent, de par sa qualification pénale, les conseillers communaux et les maires du Mali. Ainsi, pour manifester leur solidarité à l’endroit des leurs, les conseillers communaux, les maires du District de Bamako et certains maires du cercle de Kati se sont retrouvés le 25 juin 2013 à la mairie du District. Objectif : trouver des solutions relatives à la mise en liberté provisoire des maires incarcérés et plus particulièrement du maire du district de Bamako, Adama Sangaré.
Le président de l’Association des municipalités du Mali (AMM), Boubacar Bah dit Bill, maire de la Commune V du district de Bamako, après avoir expliqué les actes déjà posés par les membres de l’Association, a mis en exergue la nécessité de mettre en pratique des actes concrets afin d’aider les maires à recouvrer la liberté provisoire. Selon lui, il est temps de poser des actes de solidarité citoyenne et de mener un combat afin que les autorités de transition puissent reconnaitre les potentialités des élus de la République. «Après Adama Sangaré et le maire de la Commune rurale de Kalabancoro, Issa Bocar Ballo, trois autres maires ont été incarcérés. Il s’agit notamment du maire de Kimparna, celui de Koulounikoto et celui de Diafarabé qui vient d’écoper de 5 ans de prison. En tant qu’officier de police judiciaire, il est temps de dénoncer les mauvaises pratiques des autorités afin de préserver l’image du Mali, cité comme un exemple en matière de décentralisation», a affirmé Boubacar Bah dit Bill.
En effet, s’agissant de l’évolution du dossier d’Adama Sangaré, les conseillers communaux comme les maires sont inquiets du fait que l’affaire du maire du District reste tout de même un mystère. «On a le sentiment que le problème de l’obtention de la liberté provisoire pour Adama Sangaré a une dimension politique qui ne peut se résoudre que de façon politique», précise pour sa part Abdel Kader Sidibé, maire de la commune III.
A cette rencontre, d’autres propositions ont été faites par les participants. Il s’agit notamment du dépôt d’un préavis de grève de 48 heures, de l’implication des partis politiques, de la publication d’une pétition signée et adressée aux autorités compétentes et aussi la rétention des cartes NINA.
Après trois heures de débat qui a réuni plus de 300 personnes, il ressort de la résolution générale des points qui sont entre autres : saisir par écrit le Président de la république et les formations politiques des Maires dans le but d’obtenir leur soutien.
Ibrahim M.GUEYE