Affaire de l’avion présidentiel et équipements militaires : grosse polémique autour de l’incarcération de Mahamadou Camara

Avr 3, 2020 - 19:46
Avr 3, 2020 - 15:21
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Affaire de l’avion présidentiel et équipements militaires : grosse polémique autour de l’incarcération de  Mahamadou Camara
 Incarcéré depuis le vendredi 27 mars à la maison d’arrêt central de Bamako, l’affaire Mamadou Camara continue de faire grand bruit. - Maliweb.net -Le débat autour de l’incarcération de Mahamadou Camara, ancien ministre de la Communication, fait rage. Il est pour rappel accusé de complicité de favoritisme dans l’affaire dite avion présidentiel et achat des équipements militaires. Mahamadou Camara était au moment des faits incriminés directeur de Cabinet du  président de la République avec rang de ministre. Dans la foulée de son arrestation, le procureur du pôle a annoncé dans un communiqué avoir procédé à la transmission des éléments d’enquêtes concernant  trois anciens ministres(Soumeylou Boubèye Maïga, Mme BouaréFily Sissoko et Moustapha Ben Barka) cités dans la même affaire au Procureur Général de la Cour Suprême pour saisine de l’Assemblée Nationale, conformément aux dispositions pertinentes des articles 613 du Code de procédure pénale et 15 de la Loi portant composition, organisation et fonctionnement de la Haute Cour de Justice. « Une justice à double vitesse » Ces mêmes dispositions, nous a-t-on dit,  devraient être appliquées sur le cas de Mahamadou Camara, qui était à l’époque Directeur de Cabinet à la Présidence de la République avec rang de ministre. Selon  ses conseils et soutiens une partie du dossier ne saurait être instruit par un juge d’instruction avant la transmission du dossier au procureur général qui a l’opportunité des poursuites conformément aux dispositions de l’article 613 du code de procédure pénale. « C’est une justice à double vitesse », jugent-ils,  tout en estimant que la justice s’est plantée. Car rien ne justifie selon eux la détention de Mamadou Camara. C’est pourquoi, ils demandent sa relaxe pure et simple pour vice de forme. Ce qui n’est pas l’avis de la justice, qui a d’ailleurs rejeté le jeudi 2 avril la demande de mise en liberté  provisoire introduite par ses avocats. Dans un communiqué conjoint SAM-Sylima, daté du même jour, le parquet du pôle économique justifie la détention de  l’ancien Directeur de Cabinet d’IBK par le fait qu’il n'avait « simplement que rang de ministre comme l'atteste d'ailleurs son acte de nomination ». Le parquet, note le communiqué, estime avoir fait une judicieuse application de la loi dans ladite procédure. Le parquet du pôle économique qui, du reste a reçule soutien du SAM et du Sylima, explique  dans le même communiqué que « l'Exécutif est en train de faire une interprétation biaisée des dispositions de l'article 616 du code de procédure pénale qui n'accordent le privilège de juridiction qu'aux seules personnalités ayant RANG ET PREROGATIVES de ministre ». Arrêter les autres ou libérer Mahamadou Camara Toutefois en dépit de ce qui précède (qui est un débat juridico-judiciaire), l’incarcération de Mahamadou Camara soulève, selon beaucoup de personnes, une question d’équité.Ce d’autant qu’il n’est écroué que pour les faits de présumés de complicité. Pendant ce temps, les présumés coupables restent en liberté. C’est ce que ne comprend pas la Plateforme pour la lutte contre le Chômage et la Corruption (PCC). Dans un communiqué daté du 1er avril, le regroupement dirigé par le Pr Clément Dembélé invite le procureur du pôle économique de procéder à l’arrestation sans discrimination de tous les autres ministres impliqués dans des affaires de détournement et d’enrichissement illicite. A défaut, souligne le communiqué, de libérer purement et simplement  l’ancien ministre de la Communication. Cela  conformément aux dispositions de l’article 613 du code de procédure pénale qui prévoit: « les ministres susceptibles d’être inculpés en raison des faits qualifiés de crimes ou délits dans l’exercice de leurs fonctions ainsi que leurs complices en cas de complot contre la sûreté intérieure de l’État sont justiciables de la haute Cour de justice dans les formes et conditions définies par la loi fixant la composition , les règles de fonctionnement de la Haute cour de justice et la procédure suivie devant elle ». Abdrahamane SISSOKO/Maliweb.net

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