Après avoir proclamé leur intention de marcher nues hier dans les rues de Bamako, pour manifester leur colère aux autorités de la transition par rapport aux enlèvements, tortures de leurs maris, les femmes des bérets rouges ont finalement décidé de se mettre au gré de tous. L’annulation de cette décision s’est faite grâce à la médiation des leaders religieux.
Depuis le contre coup d’Etat manqué, le 30 avril dernier le quotidien des familles de ce corps d’élite d’antan de notre armée est perturbé par des enlèvements et des disparitions. Chose qui a motivé les femmes des bérets rouges à s’unir au sein d’un groupe pour se faire entendre et exiger des autorités de la transition non seulement de mettre fin à ces exactions, mais aussi de faire la lumière sur les crimes commis lors de ses évènements.
A cet effet l’appel a été lancé aux autorités de la transition qu’elles marcheront nues au mois de ramadan. Cet ultimatum a été appris avec une oreille de sourde et font comme si rien de n’était fait, alors que les maris de ces femmes sont meurtris par des enlèvements et des disparitions. Mais de toutes les façons, elles ont toujours gardé le courage et le moral, croyant que les autorités prendront les choses en main.
Chose qui n’a jamais été un souci du gouvernement. Et c’est suite à ce silence que les femmes avaient décidé d’appliquer cette décision qu’elles considèrent comme la solution à leurs problèmes. Mais, elle a été annulée à la dernière minute grâce à la médiation de la délégation des leaders religieux et les autorités traditionnelles de Bamako, reçue le dimanche au camp para de Djicoroni.
Selon certaines femmes du camp "si on n’avait pas réussi les musulmans rien ne pouvait nous empêché à marché nue, et on a accepté pour respecter le mois béni du ramadan. Même si la sécurité allait nous tirer à balles réelles on allait manifester leur colère. C’est une question de survie pour nous. Depuis le 30 avril dernier nous sommes victime d’enlèvements et disparitions, malgré les enregistrements et les auditions de la gendarmerie. Ce que nous exigeons du gouvernement, c’est qu’il nous donne des informations sur nos maris. Il s’agit de leurs situations et de leurs sorts. Nous sommes dans un Etat de droit, nous demandons aux autorités de les mettre dans leurs droits et nul n’est au-dessus de la loi".
Nabila Ibrahim Sogoba