Du clair obscur dans l’affaire des Maliens expulsés de Guinée fait bruit et met en cause le premier responsable du Conseil malien de Guinée.
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Alpha Condé[/caption]
L’affaire des 26 Maliens expulsés de la Guinée Conakry ne finit pas de révéler tous ses secrets. Ils ont été traités comme des terroristes qui préparent des actions de déstabilisation. Pour une histoire de rivalité, le président du Conseil malien de Guinée, Alou Traoré, livre ses compatriotes à la vindicte populaire. C’est en substance, ce qui ressort des investigations menées auprès de la communauté malienne en Guinée.
Les faits remontent au vendredi, 5 octobre 2012, quand des Maliens, ressortissants de la région de Gao, étaient en réunion au quartier Ciment Bossia. Selon nos sources, il s’agit des commerçants distributeurs des marques de cigarettes Ronson et Silimi qui, en partenariat avec des grossistes, se retrouvent chaque vendredi pour le versement.
C’est sur instruction du président du Conseil malien de Guinée que le chef de village de la localité devrait demander aux Maliens de ne pas se réunir. Et les gendarmes de l’escadron N°3 de Matam ont été mis à contribution en arrêtant les ressortissants de Gao qu’on prétend être des terroristes. Alou Traoré qui voyait en ce groupe un adversaire de taille, n’a pas eu mieux que de régler ses comptes avec eux. «Tous ceux qui n’étaient pas avec lui, il essaye de régler ses comptes avec eux. Il a demandé au chef de quartier d’empêcher ces gens de tenir des réunions. Entre temps, il a pris attache avec les gendarmes. Il ont investi les lieux, sans chercher à comprendre», a témoigné un Malien vivant en Guinée.
Conduits dans les locaux de la gendarmerie, ils n’ont bénéficié de l’assistance d’aucune autorité malienne. Pire, leurs boutiques ont été saccagées et pendant leur temps de détention, ni leurs familles ni leurs avocats n’ont été autorisés à leur rendre visite. Durant les 8 jours de cauchemar, le Conseil du Mali, le Colonel Bélédougou, a fait un passage éclair, sans jamais revenir.
«Lors de leur arrestation, les gendarmes ont retiré tout ce qu’ils avaient dont une somme de 7.500.000 francs guinéens. Mais, à leur libération, 6 millions ont disparu», a expliqué un responsable du Conseil des Guinéens au Mali.
Autant de raisons qui sont la preuve qu’il s’agit bel et bien d’une cabale montée des mains de maître pour étouffer des adversaires encombrants. Informés de la situation, le Ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration est rentré en contact avec le Chargé d’affaire de l’Ambassade du Mali en Guinée. Ce dernier a expliqué qu’il gère l’affaire, alors qu’ils sont déjà en territoire malien. «Le vendredi, 12 octobre 2012, ils ont été escortés par les gendarmes guinées jusqu’à la frontière Mali-Guinée, Kouroumalé, avant d’être jetés comme des malpropres. Et depuis lors, ils ont été accueillis et logés par le Conseil de Guinéens au Mali», a précisé notre source.
En Guinée, informées tardivement de l’affaire, les autorités ont commencé à faire des arrestations pour situer les responsabilités. Il est utile de préciser que parmi ces Maliens expulsés, nombre d’entre eux étaient en Guinée depuis 1983 et sont mariés à des femmes guinéennes.
A suivre !!!
Soufi MAHAMANE