Affaire du journaliste Birama Touré : L’ex-chef de la Sécurité d’État, Gal Moussa Diawara, inculpé
Du rebondissement dans la disparition du journaliste Birama Touré. Hier jeudi, l’ex-chef des services de renseignements sous le Président Ibrahim Boubacar Keïta, a été arrêté et inculpé pour« complicité de séquestration et d’enlèvement ».
L’affaire dite de la disparition du journaliste du ‘’ Sphinx ‘’ Birama Touré a connu une nouvelle évolution quelques semaines après que la justice malienne ait saisi Interpol pour un mandat international à l’encontre de l’ancien député de la commune II du district de Bamako, non moins fils de l’ancien président, Ibrahim Boubacar Keïta. L’ex-chef d’état-major de la garde nationale, qui dirigeait la direction générale des services de renseignements au moment de la disparition du journaliste, le Gal Moussa Diawara, a été arrêté, puis placé sous mandat de dépôt au camp I de Bamako sur instruction du doyen des juges du Tribunal de grande instance de la commune IV. Des sources judiciaires indiquent que l’ex patron de la sécurité d’Etat a été inculpé pour «complicité de séquestration et d’enlèvement ». C’est la première fois qu’une haute personnalité de l’ex-régime soit arrêtée, puis inculpée dans la disparition de ce journaliste qui remonte en 2016.
Selon d’autres presses, le ministre de la défense, le colonel Sadio Camara n’a pas fait d’obstacle à l’arrestation du Général Moussa Diawara. Une demande de mise à disposition aurait été formulée au Ministre de la défense, conformément au statut de l’inculpé, par le juge d’instruction en charge de l’affaire depuis que la demande de mandat d’arrêt international a été émise à l’encontre de Karim Keïta.
Il nous revient également que depuis le mandat international lancé contre Karim Keïta, des témoignages ont été rapportés au juge d’instruction du tribunal de première de grande instance de la commune IV. Les plus en vus sont ceux rendus public par le Reporter sans frontières (RSF). Cette organisation indique avoir enquêté sur la disparition de Birama Touré. L’enquête a permis, selon RSF, de recueillir les témoignages qui mettent en cause les services de renseignements maliens dans cette affaire.
Ces témoignages, selon toujours Reporter sans Frontière, soutiennent que le journaliste du ‘’ Sphinx’’ aurait en effet été détenu pendant plusieurs mois dans une « prison secrète » de la Sécurité d’État. RSF va plus loin en rapportant que l’un de ses codétenus du journaliste assure qu’il a été exécuté « de trois coups de feu » en présence du lieutenant-colonel Cheick Oumar N’Diaye, responsable de la division recherche au sein de la Sécurité d’Etat. Des accusations que ce lieutenant-colonel dément en rapportant qu’au moment de l’enlèvement du journaliste, il était en mission de formation en France.
L’autre personnalité du régime déchu, Karim Keïta, réfugié à Abidjan, citée, que la justice souhaite auditionner dans cette affaire, dément son implication. Selon son avocat, Me Kassoum Tapo, son client a été injustement mis en cause dans cette affaire. La défense du fils de l’ancien président IBK souhaite que le juge d’instruction chargé de l’affaire envoie une commission surérogatoire ou qu’il se déplace avec le procureur à Abidjan pour aller entendre Karim Keïta.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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