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![Sidi Mohamed Kagnassy commerçant Affaire Kagnassy : IBK reconnait un délit d’initié](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/05/Sidi-Mohamed-Kagnassy.jpg)
Sidi Mohamed Kagnassy commerçant[/caption]
Que n’a-t-on pas lu et entendu à propos de ce dossier d’un marché de gré à gré, portant sur près de 70 milliards de FCFA (105 millions d’euros), signé entre Sidi Mohamed Kagnassy, Directeur général de l’entreprise Guo Star SARL et le ministère de la défense représenté par le ministre, Soumeylou Boubèye Maiga ? Il s’agit d’un protocole d’accord relatif à la fourniture aux forces armées, de véhicules et de matériels militaires, en date du 13 novembre 2013.
En réalité, la polémique a enflé autour de l’affaire, lorsque certains esprits malins ont tenté de nier l’évidence, allant jusqu’aux intimidations de la presse, la manipulation sordide. S’il y a des journaux qui ont eu le mérite d’alerter sur cette affaire en conflit avec la bonne gouvernance, d’autres ont tout simplement ramé à contre-courant en qualifiant les documents de ce contrat de faux, et le marché de gré à gré de pure invention.
Ainsi des articles de presse en discutaient aux contributions et commentaires les plus péremptoires, dans les colonnes des journaux de la place. On pouvait lire entre autres : « vous imaginez un tel contrat d’un montant aussi astronomique attribué à un individu, alors que le pays se relève de la crise et qu’on clame partout que les caisses de l’Etat sont vides ? C’est aller à l’encontre de la bonne gouvernance et de la volonté de lutter contre la corruption… ».
Du côté de la présidence, on affirme que ce contrat est un « faux », écrit lejournaldumali.com. Quelle légitimité aurait Sidi Kagnassy à fournir du matériel militaire aux forces armées maliennes ?, s’interroge le journal. Du reste, des sociétés spécialisées sont plus habilitées à fournir ce matériel qu’un homme d’affaires comme Kagnassy, dont la réputation en Côte d’Ivoire reste controversée, écrit ce confrère.
Le contrat en question porte sur 36 mois et fait état d’une première tranche d’environ 35 milliards et qui devrait être versée à Sidi Mohamed Kagnassy courant 2015, poursuit le confrère.
Dans un article du 31mars 2014, jeuneafrique.com écrit : « le «scandale» a fait long feu : le principal intéressé jure n’avoir aucun lien avec Guo-Star, l’entourage du président assure que ce contrat «est un faux» et au sein du corps diplomatique on dit ne pas avoir d’éléments confirmant ces accusations… ».
Le 7 janvier 2014, un décret fit de Sidi Mohamed Kagnassy, le conseiller spécial du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. Jeune Afrique signale qu’il « est au côté du chef de l’État depuis son investiture en septembre dernier - certains disent même qu’il a financé sa campagne, ce qu’il nie - et joue un rôle d’électron libre au palais de Koulouba. «Le président l’a recruté pour sa bonne maîtrise du commerce international, il mène plusieurs missions parfois très différentes», indique un collaborateur d’IBK ».
Dans sa dernière parution du 11 au 17 mai, le confrère Jeune Afrique ne lâche pas prise. Une question de François Soudan au Président IBK a désormais l’avantage de couper court à la polémique. La question : Vos opposants ne se privent pas pour faire le procès de ce qu’ils appellent les « atteintes à la morale publique ». L’ancien ministre Tiebilé Dramé a ainsi diffusé il y a un mois un document dans lequel il revient le contrat de 69 milliards de Francs CFA (105 millions d’euros) signé il y a six mois entre le ministre de la Défense et la société Guo-Star, portant sur la livraison d’équipements militaires à l’armée malienne. Selon lui, il y a délit d’initié.
La réponse d’IBK : « là aussi je n’ai aucun gène. Ce contrat existe bel et bien. Chacun sait que l’armée malienne est à reconstruire et je voulais que rapidement, dès le 20 janvier, jour de la fête de l’armée, nos militaires puissent défiler dans des uniformes neufs. Ce contrat, dont je ne me suis pas occupé, a été conclu dans les règles avec la société Guo-Star, connue sur la place de Bamako, qui a obtenu la garantie des banques. Les fournisseurs sont français et ont eux aussi pignon sur rue. Tout cela est clair ». Clair comme eau de roche, le contrat existe et n’est pas un faux comme certains l’ont prétendu.
B. Daou