Affaires foncières : Les délinquants fonciers dans la tourmente

Nov 13, 2012 - 06:17
Nov 13, 2012 - 11:25
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A la Direction nationale des domaines et du cadastre, dans les démembrements du Ministère du Logement, du Logement, de l’Urbanisme et des Affaires foncières, dans les régions et les préfectures, on ne dort plus que d’un œil. Des cadres aux subalternes, en passant par les démarcheurs, tous sont  sur la sellette depuis la mise en demeure du ministre, Mme Diallo Fadima Touré, concernant le foncier. Du coup, c’est le branle-bas. Une seule question blanchit désormais les nuits des responsables du foncier au Mali : comment justifier devant le ministre que des lots aient été vendus laisser la moindre trace ? [caption id="attachment_72598" align="alignleft" width="315"] Mme Diallo Fadima Touré, ministre du Logement, de l’Urbanisme et des Affaires foncières[/caption] Au Mali, les dossiers sur la gestion du foncier dépasse l’entendement. Aussi, certains responsables, de tout mettre en œuvre pour effacer des preuves accablantes. Exacerbées, voire irritées par des affaires de spéculation foncière de plus en plus retentissantes, les autorités veulent aujourd’hui connaître toute la vérité. Aussi, accusée de tous les péchés d’Israël et traitée de tous les noms d’oiseaux, la Ministre de tutelle tient elle aussi à  en savoir davantage sur les raisons qui ont conduit à ces spéculations. Dans sa mise en demeure datée du 30 octobre dernier adressée aux acteurs du foncier au Mali, la Ministre exige le respect strict des textes législatifs et règlementaires, mais  aussi que les dossiers sur les spéculations foncières soient transmis à la justice afin que leurs responsables s’expliquent sur la régularité des dépenses et sur la destination réelle des sous « volatilisés ». Ces derniers temps, une ambiance électrique règne dans les rangs des délinquants fonciers. Aussi, cette mise en demeure lancée par la Ministre à leur endroit va certainement faire des vagues. Ces auteurs de spéculations foncières risquent fort de  faire les frais de leurs imprudences. En effet, selon nos sources, une « chasse aux sorcières » se prépare au sein des structures en charge du foncier. Mme la Ministre de tutelle tient à assainir le milieu des responsables du logement et de l’urbanisme. L’opération, qui est en cours à travers le déploiement d’une mission d’enquêtes sur le terrain, vise les auteurs de spéculation foncière dont la plupart risque la prison. Pour l’heure, les raisons de ces enquêtes sont liées au fait que ces auteurs se sont enrichis sur le dos de l’Etat. Cependant,  il y a un paradoxe : pendant que certains de ces responsables véreux déclarent à qui veut l’entendre qu’ils « banqueront » lors de ces enquêtes (autrement dit, qu’ils « graisseront la patte » de ces enquêteurs pour échapper à d’éventuelles sanctions) car ils traînent derrière eux des casseroles estimées à plusieurs millions de FCFA. Au même moment,  certains des ces responsables sont reconnus comme des grands financiers des partis politiques. C’est ainsi que de nouveaux cadres au sein de l’Administration seraient pressentis pour prendre les destinés de ces boîtes. Bien plus, certains de ces responsables feront les frais de leur imprudence : le fait de se lécher les babines au passage du magot. Déjà, des sources informent que certains de ces responsables sont soupçonnés d’être propriétaires de sociétés et de cabinets ou de connivence avec eux. Ce qui est sûr, c’’est qu’ils seront frappés par cette « tempête ». Enfin, il y a des cadres qui servent de couverture à des  opérateurs économiques véreux dans le domaine du foncier. Et comme résultat de cette mesure de la Ministre en charge du logement, c’est l’arrêt immédiat des démarches de compensation des sociétés immobilières BANGA et KOME sur le domaine de la station de recherche agronomique de Sotuba, une propriété foncière de l’IER (Institut  d’économie rural) créée depuis 1927. En somme, tout responsable impliqué de près ou de loin dans la mafia administrative au niveau du foncier sera d’emblée présenté à la justice car l’assainissement de l’administration foncière préoccupe aujourd’hui les autorités de la Transition à plus d’un titre. Même les constructions anarchiques ne seront pas à l’abri de ladite « tempête ». C’est que l’indignation des autorités maliennes face à cette gabegie foncière n’a d’égale que leur colère. Une colère dont les délinquants fonciers se moquent pourtant comme de leur première culotte. Sommés de rendre à César ce qui ne leur appartient pas, ils ne dorment plus qu’un d’un œil. Une certitude : ce dossier sur la spéculation foncière  promet de briser bien des carrières, des rêves et des espoirs aussi. Et ce n’est pas tout : tous ceux qui se sont « pourléché les babines » au passage du magot répondront de leur acte devant la justice. Certains  d’entre eux, réputés pour leur arrogance, gardent déjà un profit bien bas. Cependant, les noms de certains bien connus reviennent à tous les niveaux dans les spéculations foncières. En attendant les recommandations de cette mission d’enquête, beaucoup de responsables ne dorment que d’un demi-œil. Du coup, c’est le suspens mêlé au sauve-qui-peut. Et ce n’est qu’un début… Jean Pierre James

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