Affrontements entre pro et anti-putschistes hier en face de la Bourse du Travail : Une dizaine de blessés, les locaux incendiés, un véhicule et plusieurs motos brûlés

Le meeting de mobilisation et de protestation du Front contre le coup d’Etat du 22 mars, qui  s’est tenu hier, jeudi 29 mars à la Bourse du Travail, s’est terminé en queue de poisson ou plutôt dans la confusion. Le meeting a débuté sous la direction du président du Front, Siaka Diakité de l’UNTM, qui avait à ses côtés Pr Oumar Hammadoun Dicko du PSP, N’Diaye Bah du PDES, Soumaïla Cissé de l’URD et plusieurs personnalités politiques et de la société civile. Ces leaders, qui sont fortement opposés au putsch ne jurant que par un retour sans délai à l’ordre constitutionnel ont remobilisés les militants. C’est par des messages forts comme « vive la démocratie, Sanogo dégage, Dégagez, dégagez ! » que les milliers de manifestants ont scandé leur détermination à voir le Capitaine Amadou Haya Sanogo et son équipe retourner dans les casernes. Siaka Diakité, Oumar Hammadoun Dicko et d’autres intervenants ont informé les manifestants que le Front a rendez-vous avec la junte qui a pris le pouvoir le 22 mars dernier. Les militants devraient rester mobilisés sur place à la Bourse du Travail, le temps pour les premiers responsables d’aller à Kati, le Quartier général du nouveau pouvoir pour transmettre leur message au capitaine Sanogo. Ce message, selon Siaka Diakité, se résume en « capitaine Sanogo, Dégage ! » A peine la délégation venait-elle de quitter la Bourse du Travail que l’on assisté à des jets de pierre venant de l’autre côté du boulevard de l’Indépendance du côté opposé à la Bourse du Travail. C’est la course, les bousculades puis les répliques de jets de pierre de la part des jeunes anti-putschistes, qui se sentaient alors en légitime défense. Il s’en est suivi de vives échauffourées entre les jeunes des deux camps qui ont entrainé une dizaine de blessés dont deux graves, une aile de la Bourse du travail brulée, un véhicule et plusieurs motos calcinés. La police anti émeute est finalement intervenue pour disperser les manifestants qui étaient à deux doigts d’aller au pire. Bruno D. SEGBEDJI