Afrique: la fuite des cerveaux dans le secteur de la santé
![Afrique: la fuite des cerveaux dans le secteur de la santé](uploads/news/images/2021/02/medecin-egypte.jpg)
La pandémie de Covid-19 n’empêche pas l’hémorragie de se poursuivre chez les professionnels de la santé en Afrique. La fuite des cerveaux pénalise surtout l’gypte, le Nigeria, le Ghana et l’Afrique du Sud.
Au Nigeria, neuf médecins sur dix rêvent de partir
Même scénario au Nigeria, où plus de la moitié des 72 000 docteurs enregistrés exercent en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Afrique du Sud et aux Émirats arabes unis (EAU). Une catastrophe pour la nation la plus peuplée d’Afrique, qui ne compte que 35 000 médecins pour plus de 190 millions d’habitants, soit un médecin pour 5 000 habitants selon le ministre de la Santé. Il en faudrait dix fois plus pour être aux normes de l’OMS (un médecin pour 600 habitants), et endiguer ce que les Nigérians appellent le « tourisme médical », pour désigner les voyages qu’il faut faire à l’étranger pour se soigner. Depuis l’apparition du Covid-19, la question des assurances en cas de maladie ou de décès d’un médecin s’est posée. Son montant est passé de 14 à 65 maigres dollars à Lagos, en guise « d’incitation » à aller travailler, alors qu’au Ghana, il s’élève à 4 322 dollars selon le Journal of Global Health.Des investissements en formation faits en vain
Au Ghana aussi, il y aurait plus de soignants à l’étranger qu’au pays. Les chercheurs Frank Nyonator et Ken Sagoe estiment que le pays a perdu 50% de ses effectifs d’infirmiers entre 1995 et 2005. Les incitations mises en place, avec des logements gratuits et des primes, n’ont pas suffi à renverser la tendance. Le pays ne comptait que 3 365 médecins en 2016, soit 1 pour 8500 habitants. L’Afrique du Sud, elle, représente un cas particulier, en tant que terre de départ comme d’arrivée, depuis la fin de l’apartheid. Un nombre non connu de professionnels sud-africains – majoritairement blancs – ont quitté le pays après 1994. Le manque de données fiables pose problème, sur une question très sensible sur le plan politique. Il y aurait 8 000 médecins sud-africains dans les pays de l’OCDE, pour 11 600 généralistes et 4 500 spécialistes établis en Afrique du Sud en 2017. Entre 2005 et 2010, l’Australie a recensé l’arrivée de 500 médecins sud-africains sous visa permanent, et 1770 sous visa temporaire – ce qui laisse penser au chercheur Jonathan Crush dans son étude intitulée Repenser le narratif de la fuite des cerveaux (2019),que les médecins sud-africains vont et viennent entre plusieurs pays, dont le leur. Un rapport de la Fondation Mo Ibrahim paru en 2018 affirme que 13 584 médecins formés en Afrique travaillaient aux États-Unis en 2015, une hausse de 27 % par rapport à 2005. L’écrasante majorité (86 %) de ces professionnels viennent de quatre pays: Égypte, Ghana, Nigeria et Afrique du Sud. Selon le même rapport, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie et le Canada, auraient ainsi économisé 4,6 milliards de dollars en formation depuis 2010, sur le dos des universités de médecine africaines. Source: https://www.rfi.fr/fr/afriqueQuelle est votre réaction ?
![like](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/like.png)
![dislike](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/dislike.png)
![love](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/love.png)
![funny](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/funny.png)
![angry](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/angry.png)
![sad](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/sad.png)
![wow](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/wow.png)