Aigles Du Mali: Pourquoi Alain Giresse doit rester

Fév 14, 2012 - 08:54
Fév 14, 2012 - 08:54
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Les Aigles du Mali sont tombés en demi-finale de la CAN, face aux  Eléphants  de Côte d’Ivoire. Au-delà de ce coup dur, force est de reconnaitre que le coach Français Alain Giresse a inculqué aux jeunes la capacité de réaction. En témoignent leurs prestations contre le Botswana et le Gabon. Bref les jeunots ont su se transcender pour relever le défi.  Même si son départ n’est pas à l’ordre du jour, le mieux serait de  garder le technicien français  pour parachever son travail : celui de bâtir une équipe homogène.   En football, le continent africain a la particularité de redéployer les entraîneurs européens en disgrâce, en début ou en fin de carrière. Le Mali, en recrutant Alain Giresse évincé de la tête de l’équipe nationale gabonaise aprèsla CAN2010, a confirmé ce constat notoire. On sait que Alain Giresse a été un grand joueur , deux fois champion de France avec les Girondins de Bordeaux, une cinquantaine de sélection en équipe nationale, et vainqueur de l’Euro  en 1984 en compagnie de Michel Platini, Jean Amadou Tigana, Patrick Battiston , Ivon Leroux etc. Ce tableau luisant de son palmarès ne saurait être un argument valable pour lui prédire une bonne carrière d’entraîneur. C’est pourquoi, beaucoup de Maliens, et surtout la presse, étaient sceptiques quand le bureau fédéral a officialisé son recrutement. Pire, le  début des éliminatoires dela CANfut difficile, avec à la clef une défaite à Praia. Mais le  coach Français  rassure par une victoire face au Liberia. Il enchaina avec un match amical contrela RD Congo, qu’il gagne 3/1. Durant les éliminatoires dela CAN, Alain Giresse avait un souci : comment bâtir une équipe homogène avec deux clans de joueurs (les anciens et les jeunes) ? Heureusement, après des moments de turbulence, le retour de Seydou Keïta lui permet de résoudre facilement l’équation de la qualification  àla CAN. Malgrétout, Alain Giresse n’a pas convaincu et l’espoir de bâtir une équipe de qualité avait tendance à s’effriter. Conscient de tous ces paramètres, le technicien Français savait que son avenir est compromis, tant qu’il ne résout pas ces problèmes. Raison pour laquelle, en allant àla CAN, il avait un regret lié aux blessures qui ont affaibli l’équipe, et surtout une crainte  par rapport au parcours des Aigles àla CAN. Maisau Gabon, Dieu assiste le technicien Français qui créé un autre engouement autour de l’équipe, et finalement ceux qui étaient sceptiques ont reconnu qu’il a réussi là où son prédécesseur  ont échoué. C’est-à-dire bâtir une équipe de jeunes qui a de l’avenir. Aujourd’hui, une seule question se pose : Pourquoi il doit rester ? Pour trois raisons fondamentales  le coach doit rester et achever son travail. Primo, il a rempli son obligation contractuelle, c’est-à-dire passer le premier tour dela CAN. Secundo, il a su bâtir une équipe homogène autour des jeunes talentueux, et animés d’un sentiment patriotique à l’image de Samba Diakité, Bakaye Traoré, Cheick Tidiane Diabaté, Adama Tamboura. Tertio il a donné un vrai fond de jeu à l’équipe, et inculqué aux jeunes la capacité de réaction. Leurs prestations contre le Botswana en match de poule et le Gabon en ¼ de finale sont assez illustratives pour appuyer ce constat. On ne doit pas aussi oublier que dans quelques mois, ce sera le début des éliminatoires de la prochaine CAN, prévue dans un an en Afrique du Sud. En restant, Alain Giresse pourrait donc récupérer tous les blessés, ainsi que Mamadou Lamine Sissoko dit Momo pour bâtir une équipe nationale dont nous avons toujours rêvée. Parce que le constat est que l’utilisation rationnelle de la matière a toujours fait défaut. Et le technicien Français a posé  les jalons d’un avenir promoteur. Et à juste titre. C’est pourquoi, au-delà du silence de mort qui a régné à Bamako après la défaite contrela Côted’Ivoire en demi finale, le peuple malien a eu la satisfaction morale d’avoir vu à cette CAN  des jeunes qui sont tombés les armes à la main. Et que tout comme en Yaoundé 1972, les dieux du Stade n’étaient pas avec nous. Bref, les jeunots ont su se transcender pour honorer la patrie. Et on ne pouvait pas leur demander mieux.

O. Roger Sissoko

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