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Le capitaine malien Amadou Sanogo, auteur du coup d'Etat du 22 mars, le 6 avril 2012 au camp militaire de Kati, près de Bamako © AFP[/caption]
Le capitaine Amadou Haya Sanogo se prendrait-il pour l’emblématique général De Gaulle qui, à Brazzaville au Congo — capitale de la France libre dès 1940 — jeta les bases de l'Union française ? Non, mon capitaine, vous n’êtes pas le De Gaulle malien que le peuple attend depuis l’occupation des 2/3 de son territoire.
L’intervention d’une force internationale au Mali était au cœur du débat africain d’hier dimanche de notre confrère d’Alain Foka de Radio France Internationale (Rfi) avec comme invités l’ancien ministre Hammadoun Touré, Dr Oumar Mariko, Dr Akory Ag Iknane, Mahmoun Ould Oumrany et le capitaine Amadou Haya Sanogo.
Interrogé sur sa responsabilité dans la situation actuelle, le capitaine Amadou Haya Sanogo se voit en train de jouer le même rôle historique que le général De Gaulle. Mieux, si l’on s’en tient à ses propos, il est pour le Mali ce que le général De Gaulle est pour la France.
A en croire ce jeune putschiste inconnu au bataillon jusqu’à cette date du 22 mars, lui faire porter le chapeau de la responsabilité de l’annexion des 2/3 du territoire national revient à soutenir que le général De Gaulle est responsable de l’occupation de la France. Le capitaine Amadou Haya Sanogo n’a pas totalement tort lorsqu’il accuse les régimes précédents d’être responsables de la déchéance des forces de défense et de sécurité. Les ‘’démocrates sincères’’ et les ‘’patriotes convaincus’’ ont toujours pensé qu’une armée forte est une menace pour leur pouvoir. Ils ont trahi. Et l’histoire les jugera pour cela.
Mais, aujourd’hui, il est clair et net que c’est le chaos généré par le coup de force militaire du 22 mars qui a facilité l’annexion des 2/3 du territoire national. Malgré l’état de déliquescence très avancé de l’armée nationale, la rébellion n’a jamais réussi à contrôler l’une des trois grandes villes du nord.
Pour ne pas cautionner la fuite en avant du maréchal Pétain, De Gaulle a fui pour aller en Angleterre. C’est à Londres sur les ondes de BBC qu’il a prononcé son fameux discours appelant les français à la résistance. Contrairement à De Gaulle qui a su organiser la vraie résistance, mon capitaine, vous avez donné l’ordre à nos militaires de se replier sur Sevaré. Et dans leur fuite, les militaires ont abandonné la quasi-totalité des armements sur place entre les mains de l’ennemi. Retranché dans le camp Soundiata de Kati entre les blindés depuis mars 2012, vous n’avez toujours pas organisé la résistance. Non, mon capitaine, vous n’êtes pas le De Gaulle malien que le peuple attend désespérément depuis l’occupation des 2/3 de son territoire. Faut-il rappeler que ce sont les « Discours » du général de Gaulle qui ont annoncé en 1947 et 1958 les processus d'indépendance des colonies africaines ?
Par Chiaka Doumbia