Décidément, il y a des Maliens qui ne savent où se trouve l’intérêt de leur cher Mali. Ainsi, depuis que les autorités ont décidé de faire appel à la Cédéao pour qu’elle aide à libérer le nord, certains s’activent sur la scène pour fustiger le président de la République, au lieu de se rendre à l’évidence.
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![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/04/rokia-Sanogo.jpg)
Pr Rokia Sanogo, Copam[/caption]
Le Mali est en ébullition depuis que le président de la République a donné son OK pour une intervention directe de la force en attente de la Cédéao. Cela ne pouvait aller sans déchirer encore les regroupements socio-politiques nés au lendemain du coup d’Etat du 22 mars 2012. Conscientes dès le début que les forces armées et de sécurité du Mali ont besoin d’un sérieux coup de main pour aller reconquérir le nord tombé entre les mains de bandes criminelles, les différentes composantes du Fdr (Front pour la sauvegarde de la démocratie et de République) ont toujours prêché dans le sens d’une aide militaire internationale. Comme l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré, elles ont toujours soutenu la thèse de la tenue d’une Conférence internationale sur la question de l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne et de la conjugaison des forces armées sous-régionales pour enrayer la menace terroriste. Samedi dernier encore, au cours d’une conférence de presse, le Fdr soutenait cette thèse à la Maison de la presse, c’est-à-dire quelques heures seulement avant l’officialisation de la décision des autorités politiques et militaires de recourir à l’intervention de forces armées étrangères sur le territoire national, aux côtés de l’armée malienne.
Mais, bien qu’aujourd’hui le pays soit coupé en deux, avec les deux tiers occupés par des forces illégales, un autre camp s’insurge contre l’intervention de la Cédéao au Mali. Il s’agit de la Copam (Coordination des organisations patriotiques du Mali, favorable au coup d’Etat du 22 mars). Cette entité, qui entre temps s’est débarrassée de deux de ses importantes composantes pour intelligence avec l’ennemi, s’est manifestée hier lundi, elle aussi à la Maison de la presse, pour fustiger la décision des autorités de permettre aux troupes de la Cédéao de fouler le sol malien. Leur principal argument est la souveraineté nationale que l’organisation chercherait ainsi à leur voler. Déjà que leur intégrité territoriale est violée et volée par quelques individus louches qui se cachent derrière Dieu Tout-Puissant pour couper des pieds et des mains, fouetter à sang et lapider à mort, voler et violer, alors il ne faut surtout pas qu’on leur bafoue aussi leur dignité avec l’envoi d’étrangers.
Un autre argument de la Copam qui ne tient pas la route est que les forces armées maliennes peuvent faire l’affaire, à condition qu’on les mette dans toutes les conditions idoines. Ce regroupement s’est rallié, dès l’annonce du putsch, à la junte militaire qui a renversé le général Amadou Toumani Touré. Et il faut dire que les putschistes ont quelque peu sympathisé avec eux avant de comprendre que par opportunisme, ils veulent les entraîner dans une aventure qui n’a rien de démocratique. Leur chef, le Capitaine Amadou Haya Sanogo, s’est depuis longtemps assagi et n’agit plus que dans le bon sens. Ses camarades aussi. D’ailleurs, la requête que Dioncounda Traoré, qui n’est plus président de l’Assemblée nationale ni président de la République comme voudrait bien le faire croire un de ces opportunistes de la Copam, a été soutenue par des spécialistes en la matière. Autrement dit, par des chefs militaires y compris le Ministre de la Défense qu’on sait proche du Cnrdre qu’il représente dans le Gouvernement (avec trois autres officiers).
Il semble aussi que, même à Kati, on n’a plus rien contre l’intervention des forces sous-régionales pour épauler l’armée à libérer le nord. Alors, d’où vient cet activisme de mauvais aloi de la Copam? Que veut-il au juste ?
Il faut croire qu’Oumar Mariko et ses petits copains ont des raisons inavouées parce qu’inavouables. Autrement, il n’est pas possible qu’un (ir)responsable politique de sa trempe continue de se comporter comme l’étudiant perturbateur qu’il a été et qu’il semble toujours être. Le peuple ne va plus se laisser divertir et berner, car il sait depuis longtemps où se trouve son intérêt.
Abdel HAMY