Pendant que l’armée malienne et ses alliés sont en phase d’achever le recouvrement de l’intégralité du territoire national, la stabilisation des institutions est un challenge pour la communauté internationale. Dans ce cadre, le sort des membres de l’ex-junte est évoqué à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Des tractations seraient en cours entre la Cedeao et les ex-putschistes.
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La junte (photo arcihive)[/caption]
Depuis le coup d’Etat du 22 mars dernier, les militaires putschistes, qui ont élu domicile à Kati, interfèrent directement ou indirectement dans les affaires publiques, malgré le retour à l’ordre constitutionnel. Pour la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, cette situation est inacceptable. D’où l’urgence de la résoudre.
Avec la mise en route du processus politique, il est temps de remettre de l’ordre dans les rangs de l’armée et mettre fin aux agissements des membres de l’ex-junte.
En effet, les institutions de la République fonctionnent. L’armée malienne, les forces françaises et africaines sont à deux doigts de recouvrir l’intégralité du territoire national. Ainsi pour la Cedeao, il faut faire le ménage au sud notamment à Kati où les ex-putschistes continuent à régner en maîtres absolus au détriment d’une frange importante de l’armée malienne. Leur comportement ne contribue pas à la stabilisation du pays. Une stabilisation dont la communauté internationale a besoin pour une reprise totale de la coopération avec notre pays.
Selon une information RFI, des discussions sont en cours entre la Cedeao et les ex-putschistes en vue d'une « sortie honorable » pour ceux-ci. Alors, le chef de l’ex-junte et ses hommes sont-ils sur le point quitter leur QG ? Il semble que c’est une exigence de la Cedeao. C’est dans cette dynamique que des pourparlers sont engagés entre les deux parties. Des émissaires du capitaine se seraient déplacés à Ouagadougou puis à Abidjan auprès de la médiation avec le même message : « nous sommes prêts à quitter Kati mais à condition d'obtenir une sortie honorable ». Concrètement, certains ex-putschistes souhaiteraient obtenir des postes au niveau des ambassades ou encore des postes à Bamako, leur assurant une retraite dorée.
Pour la Cedeao, il semble que tout cela est négociable. Sauf probablement le cas de leur chef qui voudrait s’accrocher à son poste de président du comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité. La Cedeao oppose à cette demande une fin de non-recevoir. « Les militaires doivent se retirer définitivement du pouvoir », a précisé le responsable chargé du dossier à la Cedeao. Mais, les discussions se poursuivent dans un climat positif. Selon la Cedeao, «
Kati ne constitue plus un blocage dans le processus de réconciliation ».
Aujourd’hui, la balle est dans le camp des autorités maliennes. L’impunité doit être une exception et non la règle. L’autorité de l’Etat doit être respectée par tous. C’est pourquoi, la sortie télévisuelle, en débat la semaine dernière, du chef d’état-major général des armées ne devrait pas prendre l’allure d’une menace contre un groupe ou un corps de l’armée nationale, elle doit s’imposer à l’ensemble des forces armées et de sécurité. C’est la voie qui mène à la construction d’une armée républicaine, soucieuse de la sécurité des populations. Les mesures annoncées par l’état-major contre les bérets rouges doivent concerner aussi l’ensemble des éléments de l’armée nationale. Ce serait un pas de plus dans la restauration de la discipline au sein des forces armées et de sécurité.
Idrissa Maïga