Il y a quelques jours de cela des mouvements d'autodéfense avaient réaffirmé leur volonté de se lancer dans une vaste offensive militaire visant à libérer les trois capitales régionales des griffes des bandits armés. Ces milices, dont le nombre varie autour de plusieurs centaines de combattants déjà en formation pour certains dans les bases de l'armée, ont décidé de briser la chaine de l'occupation très prochainement. Et d'y mettre un terme après plus de trois mois de servitude. Cette initiative, hautement courageuse des jeunes, inquiète à plus d'un titre le Gouvernement du premier ministre Cheick Modibo Diarra qui dans un communiqué déclare que : " la reconquête des territoires occupés au nord du Mali est une tâche régalienne de l'Etat et de ses démembrements…"
Lors d'une conférence de presse tenue le samedi 21 juillet, la Coordination des forces patriotiques de résistance (FPR) a déploré l'inaction de l'Etat dans des propos fort évocateurs : "
l'Etat malien s'embourbe dans l'inertie, rendant ainsi l'horizon d'une libération incertaine pour le court, voire le moyen terme. Pendant ce temps, la souffrance de nos compatriotes vivant dans la partie occupée s'aggrave de jour en jour et le désespoir s'installe ".
Les forces patriotiques de résistance sont composées de six mouvements déterminés à libérer le nord du Mali. Il s'agit de Ganda-koy, du Ganda-Izo, du Front de libération national (FLN), de l'Alliance des communautés de la région de Tombouctou (ACRT), de la Force armée contre l'occupation (FACO), du Cercle de réflexion et d'action (CRA). A en croire son président, Me Harouna Toureh, lors d'une adresse à la presse, les forces patriotiques de résistance ont des combattants et des armements pour la mission qu'elles se sont assignées. Toutes choses qui augurent de l'imminence d'une offensive des différents groupes d'autodéfense dans les jours à venir.
Cette sortie des responsables des FPR ne semble pas être du goût des plus hautes autorités du pays. Qui dans un communiqué ne sont pas allées par le dos de la cuillère. "
Le gouvernement travaille d'arrache-pied à la reconquête des zones occupées dans le nord du pays pour y rétablir l'autorité de l'Etat, faciliter le retour des populations déplacées ainsi que les réfugiés et sécuriser les lieux " déclare dans le communiqué le porte-parole Hammadoun Touré.
Avant de poursuivre : "
le Gouvernement comprend l'impatience et les frustrations légitimes des populations. Tout en se félicitant de leur engagement dans cette lutte nationale qui va au-delà de la région, de la religion et de l'appartenance politique ". Et de rappeler que "
la reconquête des territoires occupés au nord du Mali est une tâche régalienne de l'Etat, de ses démembrements que constituent ses forces de défense et de sécurité et ses partenaires".
Abdoulaye DIARRA