Après les combats dans le nord : La France renvoie le gouvernement à ses responsabilités

Peut 23, 2014 - 02:04
Peut 23, 2014 - 02:04
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[caption id="attachment_197787" align="aligncenter" width="610"]Romain Nadal est le nouveau porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Romain Nadal est le nouveau porte-parole du ministère des Affaires étrangères. (AFP / LIONEL BONAVENTURE)[/caption] Accusée de passivité face à la reprise des combats entre l'armée malienne et les groupes armés, la France s’interdit  d'intervenir directement dans ce  conflit présenté "intérieur". Le pays de François Hollande, qui a stoppé en 2013 l’avancée des jihadistes, se contente d’appeler à l'ouverture "urgente" de négociations alors que le gouvernement malien, par l’entremise du ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, annonçait hier solliciter un soutien des forces françaises, Serval.   Face à la critique des Maliens  de passivité face à la reprise des combats entre l'armée malienne et les groupes armés , le gouvernement français dont  1.700 soldats sont toujours au  Mali, a expliqué hier que  les affrontements qui ont fait officiellement 36 morts samedi à Kidal sont une affaire de "sécurité intérieure" malienne, sans commune mesure avec les événements qui avaient justifié son intervention des forces françaises en janvier 2013 alors que le nord du Mali était occupé par des groupes islamistes armés.   "La situation est aujourd'hui très différente", a jugé jeudi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Romain Nadal, affirmant que la menace des "groupes terroristes" a été considérablement affaiblie.   Pour le porte-parole de l'armée française, le colonel Gilles Jaron, "la force Serval n'a pas vocation à intervenir dans les questions de sécurité intérieure. C'est une force militaire tournée vers un adversaire, qui sont les groupes armés terroristes", insiste-t-il.   Ce qui s'est passé samedi à Kidal était "un problème de sécurité intérieure" avec "des Maliens face à des Maliens", selon lui.   Les violences ont éclaté alors que le Premier ministre, Moussa Mara, effectuait sa première visite à Kidal, pour symboliser le retour de l'Etat dans cette région hors de contrôle. L'incapacité de l'armée malienne à garantir la sécurité de cette visite a été vécue comme une humiliation par de nombreux Maliens, qui ont dénoncé l'inaction des forces internationales présentes sur place.   Pour Paris, "Serval n'est pas au Mali pour faire du maintien de l'ordre", cette mission relevant des forces de sécurités maliennes appuyées par la force de l'ONU, relève une source diplomatique.   - accélérer les négociations - Pourtant, le ministre de la Défense et des anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, a annoncé jeudi que le Mali envisageait de demander un appui à la France, en particulier à Menaka "sous pression des groupes armés".   La France, qui a appelé à la fin des hostilités, insiste pour sa part sur l'ouverture de pourparlers entre Bamako et les groupes armés, au point mort depuis des mois. Pour le Quai d'Orsay, "il est urgent que les parties reviennent à la table des négociations afin d'éviter une escalade" du conflit.   "La situation actuelle pourrait permettre d'accélérer les négociations, prévues par les accords de Ouagadougou (juin 2013) et que le gouvernement n'a jamais entamées ", selon le chercheur Pierre Boilley.   Ces accords prévoient notamment le cantonnement et le désarmement des rebelles touareg, ainsi que le lancement d'un processus de réconciliation nationale, censé débuter après la présidentielle d'août 2013.   "Les autorités maliennes ont pris du retard pour entamer le dialogue indispensable avec les populations et les groupes du Nord", reconnaît le député français François Loncle, spécialiste des questions de défense et d'Afrique, actuellement en mission au Mali. Mais le gouvernement malien est "enfin" prêt à des "négociations sérieuses, au Mali", sous l'égide de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a-t-il déclaré à l'AFP à l'issue d'entretiens avec des responsables à Bamako.   Estimant que la communauté internationale avait "sous-estimé la capacité de nuisance du MNLA", M. Loncle s'est dit convaincu que la France "empêcherait une progression des groupes armés en dehors de Kidal".   Youssouf Coulibaly (Avec AFP)  

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