Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a recommandé du bout des lèvres mercredi que le Conseil de sécurité autorise le déploiement d'une "opération militaire offensive" de l'Union africaine pour combattre les islamistes dans le Nord du Mali, sans proposer que l'ONU en assure le financement.
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![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/06/Ban-Ki-moonx.jpg)
Le secrétaire général de l`ONU, Ban Ki-moon[/caption]
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a recommandé du bout des lèvres mercredi que le Conseil de sécurité autorise le déploiement d'une "opération militaire offensive" de l'Union africaine pour combattre les islamistes dans le Nord du Mali, sans proposer que l'ONU en assure le financement.
L'ONU distingue les missions de maintien de la paix, qui consistent à surveiller un cessez-le-feu existant, et les missions d'imposition de la paix comme celle que prépare l'Union africaine et qui autorisent l'usage de la force légale dans des situations de combat.
La dernière mission d'imposition de la paix approuvée par le Conseil de sécurité concernait la Somalie au début des années 1990, lors de laquelle 18 soldats américains ont été tués, ce qui a conduit les Etats-Unis à retirer leurs troupes de combat de toutes les opérations de paix sous commandement onusien.
Le vocabulaire prudent employé par Ban Ki-moon dans sa recommandation illustre à quel point l'ONU reste méfiante sur ce type de mission. Le secrétaire général de l'ONU a déclaré que le Conseil de sécurité devait s'assurer, avant le lancement de toute offensive, que des objectifs politiques, opérationnels, de formation ou de droits de l'Homme ont été réalisés.
Ban juge que le Conseil pourrait "autoriser les pays membres de l'Union africaine à établir l'Afisma pour une période initiale d'un an, comprenant 3300 personnels pour prendre toutes les mesures nécessaires pour aider les autorités maliennes". L'Afisma est l'acronyme proposé par l'ONU pour la force mandatée par l'Union africaine au Mali.
"Des questions fondamentales restent sans réponse concernant la manière dont la force sera dirigée, soutenue, entraînée, équipée et financée", a cependant ajouté le secrétaire général.
A. DIAKITE
Intervention militaire :
Le financement loin d’être assuré
Un diplomate du Conseil de sécurité s'est déclaré furieux que Ban s'oppose à une requête de l'UA demandant le financement par l'ONU de l'opération, qui coûterait de 300 à 500 millions de dollars selon des diplomates.
"C'est insultant pour un certain nombre de pays, en particulier certains pays de l'UA", a-t-il dit sous couvert de l'anonymat. "L'ONU considère la requête de l'UA comme discutable. C'est sans précédent. C'est une question de paix et de sécurité dans la région".
Ban a suggéré que le financement des opérations de combat initiales se fasse via des contributions "volontaires ou bilatérales", ce qui, selon des diplomates, signifie que des pays membres de l'Union européenne seraient priés de couvrir les coûts.
Le Nord désertique du Mali est tombé ces derniers mois aux mains de la rébellion touareg et de plusieurs groupes islamistes, profitant de la confusion consécutive au coup d'Etat militaire de mars dernier à Bamako.
L'émissaire des Nations unies pour le Sahel, l'ancien président du Conseil italien Romano Prodi, a exclu la semaine dernière lors d'une visite au Maroc toute intervention militaire d'une force internationale au Mali avant l'été prochain.
A. D.