Après la nomination de Moussa Mara à la tête du Gouvernement : Colère et déception dans les rangs du RPM
![Moussa Mara, le nouveau premier ministre et Bocary Tereta, SG du RPM](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/04/Mara-tereta.jpg)
Hier, à notre passage au siège national du RPM à l'Hippodrome, l'heure n'était pas à l'euphorie et les rares militants et cadres du parti qui s'y trouvaient évitaient soigneusement de se prononcer sur la nomination de Moussa Mara à la tête du gouvernement. Il y a comme une sorte de colère contenue et d'indignation sourde face à une décision qui, selon le communiqué de presse du RPM rendu public le 6 avril, relève des " prérogatives constitutionnelles " du président de la République.
Sans souffler un mot de félicitation en direction du nouveau Premier ministre, le Bureau politique national du RPM, sous la signature de sa vice-présidente Pr. Rokiatou N'Diaye Kéïta que personne ne saurait traiter de rebelle face aux coups qu'IBK assène à son parti, dit " prendre acte de la décision de SEM. Ibrahim Boubacar Kéïta, président de la République, chef de l'Etat, de mettre fin aux fonctions de M. Oumar Tatam Ly, Premier ministre, chef du Gouvernement, conformément à ses prérogatives constitutionnelles, sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement de la République, le 5 avril 2014, et, d'autre part, de la nomination de monsieur (avec " m " minuscule dans le texte) Moussa Mara, comme nouveau Premier ministre, chef du Gouvernement ".
Viennent ensuite les mots de félicitations destinés au Premier ministre sortant : " Le Bureau politique national du Rassemblement pour le Mali (BPN/RPM) remercie M. Oumar Tatam Ly pour les actions qu'ils a menées à la tête du Gouvernement depuis sa nomination par le président de la République le 5 septembre 2013 ".
A l'adresse des militantes, militants et sympathisants du parti déboussolés par la nomination de Moussa Mara comme Premier ministre, le BPN/RPM les " invite à rester sereins, soudés et mobilisés autour du projet commun de changement qualitatif au Mali ".
Comme on le voit, aucun mot sur le " projet d'IBK " mais les militants sont appelés à observer leur calme autour du projet commun (au peuple malien) de changement qualitatif au Mali. D'autre part, l'organe dirigeant du parti présidentiel n'a pas jugé opportun d'adresser, ne serait-ce qu'en une phrase, " ses vives félicitations et ses vœux de succès au nouveau Premier ministre " comme le veut la tradition.
Dans les grins fréquentés par des cadres RPM la colère et l'indignation sont à leur comble. Les uns s'interrogeant sur les divergences qui ont pu empoisonner si vite les " rapports cordiaux " entre le président IBK et son désormais ex-Premier ministre, le banquier Oumar Tatam Ly, que le président de la République venait pourtant de congratuler lors de la cérémonie de présentation des vœux en décembre dernier au palais de Koulouba.
Quant aux autres, ils se demandent quelle mouche a piqué IBK pour qu'il nomme le président d'un autre parti, qui de surcroit n'a qu'un seul représentant à l'hémicycle, pour diriger le Gouvernement. Est-ce à dire qu'il ne fait confiance en aucun cadre de son propre parti ? Ou bien que le RPM n'a aucun cadre valable pour occuper la fonction de Premier ministre ? Il est à souligner qu'avant que le choix présidentiel ne soit porté sur Moussa, c'est Soumeylou Boubèye Maïga, un ancien membre de l'ADEMA et actuel président de l'ASMA, ministre de la Défense nationale, qui avait été pressenti.
A travers ces interrogations, les cadres du RPM se perdent en conjectures et manquent de mot pour qualifier cette décision d'IBK. Pour le moment, certains se consolent en attendant la composition du gouvernement Moussa Mara. Annoncée au retour du président de la République du Rwanda, la nouvelle équipe comprendra, selon des sources concordantes, un grand communicateur, actuellement en fonction à la présidence de la République, pour soigner l'image d'IBK dans l'affaire qui l'oppose au journal Le Monde.
Avec ce pied de nez au RPM, suite à la nomination de Moussa Mara, c'est dire que la gestion patrimoniale de notre démocratie a encore de beaux jours devant elle. Quand le choix des électeurs est toujours détourné au profit de calculs qui ne disent pas leur nom. Mamadou FOFANA
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