Après la fin de son mandat à la Commission de l’Uemoa : Soumaïla Cissé sollicité par le FMI

Désigné en février 2004 pour présider aux destinées de l'Uemoa basée à Ouagadougou, Soumaïla Cissé, le fondateur de l'URD, dont le mandat vient de prendre fin, s'apprête à rentrer au pays au moment où le FMI (Fonds monétaire international) lui demande de rejoindre son personnel. Si ces informations sont réellement d'actualité que fera alors celui que la masse des militants et responsables de l'URD attendent impatiemment pour porter les couleurs du parti à la présidentielle de 2012 ?

S'il y a dans notre pays des leaders politiques qui peuvent garder le lit jusqu'à ce que le soleil se lève et atteigne le firmament, on peut, sans risque de se tromper,  dire que Soumaïla Cissé, le fondateur de l'URD et ancien président de la Commission de l'Uemoa, fait partie de ceux-ci. Non pas que ces politiques n'ont pas de souci à se faire. Mais à cause du fait précisément qu'ils ne courent aucun souci de se voir circuités, par un outsider, au sein même de leur propre formation politique. C'est dire que Soumaïla Cissé est serein comme le petit-fils d'une vendeuse de beignets. Comme le dit un adage bien connu dans notre pays. 

A l'intérieur de sa formation politique, aucun responsable n'est aujourd'hui en mesure de lui disputer le leadership. Un leadership que l'Enfant de Niafunké a su maintenir voire consolider au fil des années et cela depuis la capitale burkinabè où il résidait jusqu'à ce 30 mai 2011 qui a vu son mandat terminé à la tête de la Commission de l'Uemoa.

Le seul cadre de son parti qui suscitait une certaine crainte était bien évidemment son " jeune frère " Oumar Ibrahima Touré, ancien ministre URD de la Santé mais qui a été débarqué en plein océan par le président ATT sous la pression du Fonds mondial. Car, il faut le reconnaître, ATT seul ne l'aura jamais fait dans la mesure où il ne         " veut aucunement humilier un chef de famille ". Même les plus gros voleurs et sangsues de la République ? Cela fait en tout cas peur car cette attitude présidentielle peut être assimilée à une sorte de manteau d'impunité pour des délinquants à col blanc.

L'arrivée dans les prochains jours au Mali de Soumaïla Cissé vise, selon des sources généralement bien informées, à remercier de vive voix le président ATT, son challenger à l'élection présidentielle de 2002, qui l'avait, après sa défaite, envoyé représenter le Mali auprès de la Commission de l'Uemoa. C'est donc une visite de courtoisie et de remerciement que l'ancien président de la Commission de l'Uemoa rendra aux autorités maliennes dans les tout prochains jours.

Pour la masse des militants l'URD, le retour de Soumaïla Cissé, après une éclipse quasi décennale de la scène politique nationale, est attendu avec beaucoup de joie de la part de ceux-ci. Mais également un moment de très grande intensité pour son parti, dirigé depuis sa création en juin 2003 par l'infatigable et le sage Younoussi Touré.

Ne sachant toujours pas exactement la date à laquelle le leader de l'URD sera définitivement de retour à Bamako, le Secrétaire général du parti, Lassana Koné, a avoué son incapacité de ne pouvoir nous orienter par rapport à la tenue de la conférence devant investir Soumaïla Cissé candidat du parti à la présidentielle de 2012. Cela est urgent, car de plus en plus des rumeurs font état d'un probable départ de l'ancien président de la Commission de l'Uemoa pour le Fonds Monétaire International (FMI) qui l'aurait sollicité, bien avant aujourd'hui, pour occuper de hautes fonctions. 

Si ces informations sont fondées, cela équivaudrait pour le leader de l'URD de dire bye bye à la présidentielle de 2012. Alors qu'il y est fortement attendu par des milliers de nos compatriotes qui pensent qu'il a toutes ses chances de succéder à ATT en 2012. Dans ces conditions, pourquoi le FMI ?

A l'URD, les responsables et cadres de ce parti ne dorment plus que d'un œil en attendant l'arrivée de leur mentor pour savoir toute la vérité. Ceux-ci l'attendent plutôt dans le starting-block de la présidentielle de 2012 afin  de croiser le fer avec les potentiels candidats que sont Sékou Diakité, Dioncounda Traoré ou Iba N'Diaye pour le compte de l'ADEMA-PASJ, Jeamille Bittar pour le PDES, IBK pour le RPM, Choguel Maïga pour le MPR, Me Mountaga Tall pour le CNID. Et bien évidemment l'ancien Premier ministre Modibo Sidibé…Pour ne citer que ceux-ci. Un véritable duel en perspective.

                             Mamadou FOFANA