Après le démantèlement d'un réseau de vols et d'exportations des bombonnes de gaz : Le gérant de SODIGAZ MALI compte sur l'appui de l'Etat pour retrouver ses 5 000 bouteilles au Burkina Faso

Le commissariat de police du 3ème arrondissement a démantelé, le week end dernier, un réseau de vols et d'exportation illégale des bouteilles de gaz. Cette bande, qui opérait depuis 2005 dans les différents quartiers de la capitale, a causé d'énormes pertes aux sociétés importatrices de gaz. A la date d'aujourd'hui, SODIGA seule possède plus de 5 000 bouteilles frauduleusement exportées au Burkina Faso et qui tardent à être acheminées dans notre pays. Le gérant de SODIGAZ, Oudiari Diawara, espère que le réseau sera définitivement démantelé et que les victimes seront rétablies dans leurs droits, notamment la rétrocession des bobonnes retrouvées.

Le gérant de SODIGAZ Mali, Oudiari Diawara, par ailleurs président du Groupement des professionnels de gaz domestique, a rencontré la presse, hier mercredi 2 novembre, au siège de sa société à Banankabougou Extension. Objectif : faire part de sa préoccupation par rapport au cas des bouteilles de gaz déjà répertoriées au Burkina Faso.

D'entrée du jeu, le gérant de SODIGAZ Mali s'est réjoui de la récente arrestation d'un gang de voleurs de bombonnes de gaz par le 3ème arrondissement.

En effet, dans la nuit du 23 au 24 octobre dernier, les policiers de ce commissariat ont mis la main sur quatre individus dont le chef est Alassane B. Yossi et on saisi 1220 bouteilles prêtes à être embarquées pour le Burkina Faso. Cette arrestation est quelque part l'aboutissement d'un combat mené depuis des années par les professionnels du secteur de gaz qui, ayant constaté de plus en plus de cas de vols de bouteilles, ont alerté toutes les autorités compétentes du pays.

Ce démantèlement est intervenu au moment où la SODIGAZ Mali possède actuellement plus de 5 000 bouteilles stockées au pays des hommes intègres. En effet, les bandits arrêtés exportaient frauduleusement ces bouteilles vers nos pays voisins, principalement le Faso.

Pour la simple raison que dans ces pays, la consignation est plus élevée qu'au Mali (16 000 FCFA contre 11 000 FCFA/bouteille). Mais le hic est qu'au début c'est la partie burkinabé, à travers la société nationale chargée du remplissage des bouteilles de gaz, SONABHY, qui a encouragé le phénomène de vol en remplissant ces bouteilles étiquetées SODIGAZ Mali. Ce qui, aux dires de Oudiari Diawara, a incité les voleurs à poursuivre leur sale besogne.

C'est lorsque le nombre de bouteilles d'origine malienne a atteint un niveau élevé que cette société a pris conscience et arrêté le remplissage. Cela avait trouvé que la société SODIGAZ Burkina, dont les bouteilles s'apparentent à celles de son homologue du Mali par la couleur, avait déjà dans ses stocks plus de 2000 bouteilles du Mali. Elle en informa ainsi la partie malienne avant d'envoyer un émissaire pour voir les modalités d'échanges de bouteilles. Mais il se trouve qu'à la date d'aujourd'hui SODIGAZ Mali n'a pas une seule bouteille de SODIGAZ Burkina.

Pour le gérant Oudiari Diawara, c'est un réseau unilatéral du Mali vers le Burkina et non le vice-versa. "Nos amis burkinabé n'ont pas joué franc jeu, ils ont encouragé le vol par le recel, car les bouteilles sont étiquetées et identifiables avec un numéro de série gravé. Nous n'allons jamais accepté de remplir des bouteilles du Faso ici" a-t-il expliqué. Il a balayé d'un revers ceux qui affirment que ces bouteilles ont été exportées par sa société. Il a précisé que si sa société veut aller s'implanter au Burkina elle peut le faire suivant les textes de l'UEMOA mais pas de telle façon. Car, argue t-il, ces bouteilles ont été exonérées par le gouvernement malien pour encourager la consommation de gaz et non pour servir les autres pays de la sous-région.

Le gang étant démantélé, tous les éléments étant disponibles pour confirmer que ce sont des bouteilles volées, M. Diawara a déjà écrit aux différentes autorités maliennes  et à l'ambassade du Burkina Faso au Mali en comptant sur leur appui pour pouvoir récupérer ces bouteilles emprisonnées au Faso.

Youssouf CAMARA