Après sa démission du corps de la police nationale : Modibo Sidibé envoie un double signal à la classe politique et aux populations

Sep 11, 2011 - 18:30
Sep 11, 2011 - 18:30
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Conformément aux dispositions pertinentes prévues par la loi, Modibo Sidibé, ancien Inspecteur général de police et fonctionnaire des forces armées et de sécurité se trouve aujourd'hui libéré de tout engagement  envers son corps d'origine, même s'il garde son droit à pension. Un acte qui n'est certes pas posé par hasard et fait déjà penser à sa future candidature pour succéder à ATT à la Présidence de la République. Dans certains milieux politiques, la surprise pourrait être désagréable, tant on misait sur le non-départ de l'enfant du Badialan pour la prochaine élection présidentielle. Pour eux, à n'en pas douter, la démission sera analysée comme un premier pas vers la présidentielle avec un regain d'effervescence en perspective pour tenter de resserrer les rangs. Mais au contraire, pour les milliers de membres des clubs de soutien à la candidature de Modibo Sidibé, c'est enfin un signal fort qui leur parvient de leur champion et ils attendent impatiemment que Modibo Sidibé fasse acte de candidature dans les prochaines semaines.

Ancien du corps des commissaires de police, Inspecteur général de police et fonctionnaire des forces armées et de sécurité, Modibo Sidibé a sollicité du Chef de l'Etat, chef suprême des forces Armées, de bien vouloir accepter sa démission de la police nationale, conformément aux dispositions pertinentes prévues par la loi. Demande acceptée par le chef de l'Etat, chef suprême des Armées, à travers le décret n°2011-566/P-RM de mardi dernier. C'est ainsi que, radié du corps des fonctionnaires de la Police Nationale, tout en gardant ses droits à pension, Modibo Sidibé est désormais libre de tout engagement envers son corps d'origine.

La démission de l'ancien Premier ministre intervient après une longue période de réflexion. On s'imagine que la décision n'aura pas été facile à prendre. Modibo Sidibé n'a pas connu d'autre corps que celui de la police et a dû se faire violence pour poser cet acte si l'on sait qu'il n'a jamais fait mystère de la fierté et  de l'honneur qu'il a eu à servir le pays dans  ce corps prestigieux, avec dévouement et loyauté, aux côtés de ses camarades de la promotion Kankou Moussa et de tous les autres fonctionnaires de la police, tous corps et grades confondus. Sachant alors la sacro-sainte chaîne de solidarité qui lie les compagnons des forces armées et de sécurité, on devine la forte émotion qu'il a pu éprouver en prenant cette importante décision.

L'acte que vient de poser Modibo Sidibé sonne le tocsin d'une nouvelle étape pour l'ancien Premier ministre. En effet, depuis qu'il a quitté ses fonctions de chef du gouvernement, au début du mois d'avril dernier, il est au cœur de supputations diverses quant à ses intentions de briguer la magistrature suprême en 2012. Si sa démission de la police, qui a pris effet pour compter de mardi dernier ne vaut nullement acte de candidature formelle, elle ne constitue pas moins un acte qui est loin d'être de pure formalité. Nombreux sont ceux qui, dans la classe politique, y verront un pas décisif de franchi par l'ancien Premier ministre dont les faits et gestes sont constamment épiés et interprétés ces derniers mois.

Désormais libre de toute contrainte statutaire,  Modibo Sidibé pourra en tout cas réfléchir à son avenir immédiat. Il avait déjà pris du recul pour observer une période de méditation avant de franchir le Rubicon. Maintenant, c'est une période particulière qui s'ouvre pour lui. Il y a fort à parier qu'elle sera faite d'écoute et de contacts avec différents milieux. Pendant cette phase " exploratoire " il aura ainsi tout loisir d'évaluer la situation, tant au plan national que sous-régional et international. Mais il semble bien que, désormais, Modibo Sidibé est décidé à répondre à l'appel des sirènes qui veulent le voir se jeter à l'eau, confiants qu'il est un bon nageur.

 Un double signal

 De toutes les façons, la démission de Modibo Sidibé, préparée et gérée dans la discrétion, constituera, à n'en pas douter, un signal fort pour nombre d'acteurs du jeu politique, en cette période de précampagne électorale, où tout est motif à rumeurs et supputations.

Dans certains milieux politiques, la surprise pourrait être désagréable, tant on misait sur le non-départ de l'enfant de Bolibana pour les prochaines élections présidentielles. Pour ces milieux proches de certains états-majors de partis politiques, la démission prend toutes les allures de premier pas, de début du commencement, pourrait-on dire. Et il n'y a aucun doute que l'acte posé sera analysé sous cet éclairage, avec un regain d'effervescence en perspective pour resserrer les rangs. On ne sait jamais.

Mais pour les milliers de membres des clubs de soutien à la candidature de Modibo Sidibé, c'est enfin un signal fort qui leur parvient de leur champion. Eux, n'ont plus aucun doute. Maintenant que Modibo a démissionné de la police, il faut que très rapidement il fasse acte de candidature. C'est ce qu'ils espèrent tous dans les prochaines semaines. Ils n'ont pas tort car ils attendent ce moment depuis plusieurs mois. Et comme on le dit souvent, si on patiente, c'est qu'on a espoir de réussir.

 Appels de plus en plus pressants pour sa candidature

 Rappelons que depuis son départ de la Maison du Peuple, Modibo est attendu dans l'arène politique. De grands responsables de plusieurs partis politiques -parmi les mastodontes de la scène politique- n'ont pas perdu du temps pour faire de Modibo Sidibé leur candidat idéal à l'élection présidentielle de 2012. Ils ne cessent de vanter ses qualités de travailleur honnête, efficace et discret. Certains de ces cadres politiques ont même déclaré, haut et fort, qu'ils déménageront à ses côtés avec armes et bagages, disons plutôt avec des pans entiers de leurs formations politiques respectives, au sein desquelles ils ne sont pas les moins influents.

Au même moment, les comités de soutien à Modibo Sidibé essaiment aussi bien sur l'ensemble du territoire qu'à l'extérieur du Mali, notamment au sein de la diaspora. A l'intérieur du pays, il nous frevient qu'une centaine d'associations de femmes, qui s'activent dans des activités diverses en milieu rural, seraient en train de mobiliser leurs sœurs et familles autour de la candidature de Modibo Sidibé.

A l'étranger, des clubs de soutien à Modibo Sidibé ont été installés la semaine dernière par des personnalités proches de l'ex-Premier ministre en Europe et en Amérique du Nord, où les appels se font de plus en plus pressants pour que Modibo Sidibé se présente à la toute prochaine élection présidentielle. Selon nos informations, ces clubs ont loué les services de volontaires qui font du porte-à-porte chez les Maliens de l'extérieur pour les sensibiliser sur la nécessité de soutenir Modibo Sidibé lors de la prochaine présidentielle.

A coup sûr, les grandes formations politiques du pays n'attendront pas son investiture officielle pour se convaincre de la participation de Modibo Sidibé à la course électorale de 2012. La démission de l'ex-chef du gouvernement du corps de la police est déjà synonyme de candidature pour le landerneau politique. Dès lors, dans les prochains jours, l'on s'attend à du remue-ménage de la part de tous les partis soucieux de se protéger contre le risque de démembrement de leur formation au profit de Modibo Sidibé.

D'ailleurs, les déclarations et allusions entendues en un moment donné à propos de l'engagement politique de Modibo Sidibé  relevaient tout simplement d'une stratégie d'attaque-défense pour conjurer la menace: lorsque l'ennemi est aux portes du village, il faut soit se barricader ou se défendre.

Amadou Bamba NIANG

 

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