Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a estimé vendredi à Bordeaux qu'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) représentait actuellement un "péril extrêmement grave" pour le Mali et au-delà, l'objectif de ce mouvement étant d'instaurer un Etat "djihadiste".
L'actuelle "percée de l'Aqmi" est le point "le plus inquiétant" actuellement au Mali, a déclaré M. Juppé à des journalistes lors d'un point de presse à Bordeaux, la ville dont il est le maire.
"Ce péril est extrêmement grave puisque l'objectif de l'Aqmi n'est pas de régler les problème du nord du Mali (mais) d'instaurer un Etat islamiste et djihadiste sur l'ensemble du Mali".
"Cela concerne toute la région, cela concerne l'Algérie, cela concerne les pays de la Cedeao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), la Mauritanie, la France aussi puisque nous avons des otages", a-t-il insisté.
"C'est bien evidemment un péril maximum, la seule solution c'est le regroupement des Etats de la région", a déclaré M. Juppé.
Il a aussi reconnu que "le problème de l'Aqmi s'est aggravé à la suite de ce qui s'est passé en Libye" car "il est exact que des hommes et des armes sont arrivés au Sahel et cela concerne toute la région".
Les propos du ministre interviennent deux semaines après le coup d'Etat militaire qui a renversé le 22 mars à Bamako le président malien Amadou Toumani Touré. Le nord du pays est depuis tombé aux mains du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), du mouvement islamiste Ansar Dine appuyé par des éléments d'Aqmi et d'autres groupes.
Leparisien.fr - 06/04/2012