Armes maliennes : L’ingrate position d’Alpha Condé

Sep 9, 2012 - 15:28
Sep 9, 2012 - 15:28
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[caption id="attachment_72238" align="alignleft" width="300"] Alpha Condé, président de la Guinée[/caption] Le président Alpha Condé se veut à la pointe du combat en faveur de la restauration de l’ordre constitutionnel au Mali. Mais cela ne lui attire pas que de l’aura. Certes, après qu’il ait relativisé sa position en faveur du MNLA, avec lequel il se montrait compréhensif, il avait eu droit à une lettre de remerciements de la part du mouvement indépendantiste touarègue. Mais il en est tout autrement des armes maliennes qui sont bloquées à Conakry. Avec une forte dose de manipulation médiatique, l’ex-junte malienne a relativement réussi à faire passer le chef de l’Etat guinéen, pour l’ennemi de la reconquête du nord du pays. Sauf que le président Alpha Condé n’est pas aussi responsable de ce dont on l’accable. En fait, Conakry fait un peu office de bras armé de la CEDEAO. Toute l’hostilité qu’une certaine opinion publique malienne voue au numéro un guinéen, il le doit du fait de son choix de se conformer à la fermeté de la CEDEAO vis-à-vis de l’ex-junte malienne. En effet, après que le bateau battant pavillon turc contenant l’artillerie malienne ait accosté au port de Conakry le 27 juillet dernier, les autorités guinéennes, sachant la situation politique qui prévalait à Bamako, avaient consulté l’instance sous-régionale en vue d’être fixées sur l’attitude à avoir. Les responsables de l’organisation sous-régionale répondent que les armes doivent être maintenues à Conakry. De cette procédure-là, les autorités maliennes en sont informées.  
Mais visiblement décidées à s’en prendre au président Alpha Condé, elles choisissent de la taire et de ne mettre devant que le chef de l’Etat guinéen. Dans l’espoir que ce dernier finirait par céder à la pression accrue. Mais au fil des jours et des semaines, Alpha Condé ne fléchit pas. C’est dans ce contexte qu’intervient la requête formulée par le président intérimaire en faveur de l’appui de l’organisation sous-régionale dans l’optique de l’intervention militaire au nord du Mali. Les ex-putschistes estimant que c'est l’occasion à mettre à profit, reviennent à la charge. En fait, ils pensent que dans l’euphorie de l’éventuelle intervention militaire, Alpha Condé se laisserait distraire au point de laisser enfin les armes en question. Sauf que ce dernier préfère avant tout se référer une nouvelle fois à la CEDEAO. Cette dernière, jugeant que la situation est loin d’être encore claire au Mali, se montre inflexible. Une nouvelle fois, c’est Alpha Condé qui récolte la colère des ex-putschistes et de ses "pro" qui mettent notamment à contribution l’émotion autour des liens particuliers entre les deux pays. Ils envisagent même un sit-in devant l’ambassade de la Guinée à Bamako. Mais rien à faire. Le gouvernement guinéen demeure ferme. En concertation avec des experts de la CEDEAO, il est même décidé et de la manière la plus officielle qui soit, qu’après un inventaire contradictoire, les armes seront gardées à Conakry jusqu’à ce que la situation soit suffisamment normale au Mali. D’ici là, Alpha Condé continuera certainement à être pris pour cible par une frange importante de l’armée malienne. Pivi Bilivogui pour GuineeConakry.info / 22:20 09.09.2012

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