Assassinats de Ghislaine Dupont et Claude Verlon : La France paye t-elle ses errements à Kidal ?
![Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de RFI au Mali, ont été enlevés et assassinés à Kidal, ce samedi 2 novembre 2013. RFI](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2013/11/Ghislaine-Dupont-et-Claude-Verlon.jpg)
RFI[/caption] Des magistrats français, partis de Paris, sont arrivés au Mali, où ils doivent élucider les circonstances dans lesquelles deux journalistes français, Ghislaine Dupon et Claude Verlon, ont été enlevés puis lâchement assassinés, samedi dernier à quelques kilomètres de la ville poudrière de Kidal, au Mali. En début de week-end, deux confrères de Rfi, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont été enlevés avant d’être froidement tués par des individus armés qui, de toute évidence, ont pu bénéficier de certaines complicités. Mais lesquelles? En attendant que les enquêtes, ouvertes par les autorités maliennes et françaises, ne permettent de situer toutes les responsabilités dans la commission de cet acte abject, il faut regretter une chose : un autre acte qui vient écorner (à nouveau) l’image de notre pays. La mort deux journalistes (dans l’exercice de leur métier) après celle de tous ces militaires et civils tués dans l’impunité la plus totale, à Kidal, est de toute évidence un crime de trop. Mais se limiter à le dire n’arrange pas nécessairement la donne. Pour peu qu’on accepte d’analyser l’escalade, visible depuis quelque temps dans cette ville de non droit, l’on ne peut, malheureusement, s’empêcher de mettre en cause la politique (démarche ?) choisie par la France lors de la reconquête de Kidal. Une localité malienne qui aurait pu être aujourd’hui plus apaisée si la France, notre puissance libératrice, n’a pas souvent fait obstacle à l’affirmation de l’autorité de l’Etat à Kidal, où des bandits armés défient toujours l’Etat. Sans être dans les secrets de la politique et de la diplomatie françaises, la présence des forces Serval, (au lieu d’imposer l’ordre légal et Républicain, qui passe par la mise à l’écart de tous les groupes armés, sans aucune exception), a souvent donné la troublante impression de ménager certains groupes armés qui ne doivent aujourd’hui leur présence sur le terrain que grâce à l’appui plus ou moins reconnu de la France. Lors de l’offensive de Konna, lancée en janvier dernier contre les groupes terroristes ; offensive qui s’est étendue sur Gao puis Tombouctou, il était plus indiqué, de la part de la France, qu’elle fasse observer à l’opération le même tempo jusqu’à la libération de Kidal, épicentre du mal. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Depuis plusieurs mois, le malien lambda s’est même fait un sentiment : l’existence d’un certain décalage entre la position officielle de la France et le comportement de la force Serval sur le terrain, à Kidal. Conséquence ? On a, peut-être inconsciemment, fait le lit au retour d’organisations terroristes et obscurantistes qui, malgré la présence des forces française, africaine et malienne, multiplient les attentats dont la forme est de plus en plus diversifiée : à la grenade, par voitures piégées…Des actes de terrorisme pour lesquels, malheureusement, l’assassinat de nos deux confrères de Rfi n’est qu’un prolongement. Face au choc provoqué par la mort des deux journalistes, les langues se délient et les condamnations fusent de toute part. Pour certains, il faut bien admettre les conséquences de la gestion du cas Kidal par les autorités françaises. Papa Sow Maliweb.net
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