La salle Modibo Keïta de l’Assemblée nationale du Mali a abrité le mercredi 22 janvier 2014, les travaux de la première session extraordinaire de la cinquième législature. Cette session avait été convoquée par le Président de la République avec comme ordre du jour la mise en place du bureau d’âge, l’Election du président de l’Assemblée Nationale, la constitution d’une commission ad hoc de relecture du règlement intérieur, l’adoption du nouveau règlement intérieur. Le moment pathétique de la journée fut l’élection de l’honorable Issaka Sidibé à la Présidence de l’Assemblée nationale par ses paires avec 115 voix. Il est le beau-père du fils du Président de la République IBK. C’était en présence des membres du gouvernement et de nombreuses autres personnalités.
C’est ok, le verdict pour la présidence du perchoir est tombé hier dans la matinée. C’est l’honorable Issaka Sidibé, élu à Koulikoro. Il est le beau-père du fils de IBK, Président de la République. En d’autre terme, sa fille est mariée à Karim Keïta, le fils d’IBK. L’honorable Issaka Sidibé était en course avec le Dr Oumar Mariko, élu du parti Sadi à Kolondièba. A l’issu du dépouillement, Issaka Sidibé est déclaré président de l’Assemblée nationale du Mali avec 115 voix.
Dr Oumar Mariko a eu 11 voix. Il y’a eu 20 votes blancs et un bulletin nul. Né le 26 juin 1946 à Koulikoro, l’honorable Issaka Sidibé est inspecteur des douanes de classe exceptionnelle 3ème échelon. Détenteur d’une maitrise en droit privé, il fut député de 2002 à 2007 et est également le président de l’As réal de Bamako. Une fois élu Président de l’Assemblée nationale du Mali, l’Honorable Issaka Sidibé a prononcé son premier discours en remerciant tout le monde.
« Présider notre Assemblée nationale en ce moment important de l’histoire de notre pays constitue un immense honneur, mais aussi et surtout un redoutable challenge que j’entends relever avec vous tous », a-t-il dit. Avant de faire savoir que le pays est en train de sortir d’une grave crise grâce aux soutiens de la communauté internationale.
Il a demandé aux honorables députés d’œuvrer à la réconciliation nationale et à la refondation de l’Etat. « Les travaux qui nous attendent sont immenses, il nous appartient chers collègues de nous mettre dès à présent au travail afin que nous puissions nous doter d’un règlement intérieur qui nous permettra de mettre en place le bureau et les commissions de travail », a souligné le président du parlement. Avant de promettre de poursuivre les réformes et de faire en sorte que le personnel parlementaire soit mieux formé et plus sécurisé.
Par ailleurs le président du parlement a procédé à la mise en place d’une commission ad hoc qui se chargera de la relecture du règlement intérieur de l’Assemblée. Cette commission ad hoc est composée de 5 députés du Rpm, 2 de l’Urd, 2 de l’Aps, 2 de l’Adema Pasj, 1 du Parena, 1 de Fare, 1 de Sadi, 1 du Pdes.
Auparavant le présidium avait été mis en place sous l’œil vigilant de l’huissier Touré. Il s’agissait du doyen d’âge, Abdramane Niang, né en 1931 et les deux plus jeunes députés de l’hémicycle qui son Amadou Thiam et Youssouf Aya tous deux nés en 1984. A cet effet, le secrétaire général de l’Assemblée Nationale, Dr Madou Diallo a expliqué le processus du déroulement de cette session et les termes techniques de l’hémicycle aux honorables députés.
La fanfare de l’armée malienne, elle aussi était au rendez-vous. Sur les 147 députés, seulement 2 députés (Ag Bibi et Habib Sofara) étaient absents, mais qui ont donnés des procurations. Les présences remarquées ont été Soumaïla Cissé de l’Urd, Karim Keïta du Rpm et quelques membres du gouvernement dont le ministre de la justice Mohamed Ali Bathily.
A noté que les débats ont été quelques fois houleux quant à la mise en place de la commission ad hoc bien qu’il n’y’avait pas de débat prévu pour cette session extraordinaire. En ce qui concerne le nouveau Président de l’Assemblée nationale, l’on pourrait s’interroger sur les éléments qui ont milité en faveur ce choix. De prime à bord, l’on constate qu’il n’est le militant le mieux engagé du RPM, ni le plus expérimenté. Au contraire, pour le commun des maliens, il est un illustre inconnu au bataillon. Dans ces conditions, est-ce que le fait d’être le beau père du fils d’IBK, Président de la République, n’a-t-il pas milité en sa faveur plus que tout autre considération ?
Aguibou Sogodogo
