Association Faso Den Nyuma : Pour une meilleure participation des femmes aux élections au Mali
Pour la présidentielle de 2012, la gente féminine regroupée dans l’Association Faso Den Nyuma, ne jure que par la candidature de l’ex-premier ministre Modibo Sidibé. Pour atteindre ses objectifs, elle est à pied d’œuvre pour la formation de ses membres en vue d’une meilleure participation au processus électoral. D’où cette conférence-débat organisée le vendredi 29 juillet 2011 au Centre international de conférence de Bamako (CICB) dont le thème portait sur : « femmes et processus électoral au Mali ».
C’est une conférence à laquelle des femmes venues de toutes les obédiences politiques du pays ont pris part. On notait également la présence de l’Union des jeunes pour le soutien à la candidature de Modibo Sidibé. La conférence était animée par Dr. Ouattara Aichata Diakité. La conférencière après avoir parlé des différents instruments du processus électoral notamment : les dispositions légales ; la constitution et le code électoral, a fait l’état des lieux de la participation des femmes aux élections au Mali. Selon Dr. Ouattara Aichata Diakité, le changement de mentalité peut prendre du temps pour ce qui concerne une réelle participation des femmes au processus électoral ainsi que leurs candidatures aux différentes élections. C’est la raison pour laquelle, dira-t-elle, tout un arsenal juridique et législatif a été crée afin de rendre possible cette participation. La conférencière du jour a ensuite déploré la sous-représentativité des femmes dans les structures de prise de décision à tous les niveaux (communal, régional, national). Elle a évoqué des statistiques dans ce sens prouvant la disparité criarde entre les genres. C’est ainsi qu’en 1999, 441 femmes ont été élues sur un total de 10752 conseillers ; en 2004, 703 femmes élues dont 7maires ; en 2007, 934 sur 10774 conseillers, dont 8 maires, soit une proportion générale de 6 à 8%. Concernant les législatives, en 2007, 227 candidates figuraient sur un total de 1408 présentés, soit un pourcentage de 10,2%. Une situation paradoxale aux yeux de Dr. Ouattara Aichata Diakité, quant on sait que les femmes constituent 52% de la population malienne. Mais la conférencière dit expliquer cette faible participation des femmes au processus électoral par les pesanteurs socioculturelles de notre pays, l’absence du principe de quota chez les partis politiques et l’absence de dispositions dans la réglementation électorale sur la représentation des femmes comme candidates à des postes électifs par parti. Face à cette situation, la conférencière a été amenée à se poser les questions suivantes : « A quelles conditions les femmes peuvent-elles jouir pleinement de leurs droits démocratiques ? Que pouvons-nous et que devons-nous faire pour contribuer efficacement à la pleine participation des femmes au processus électoral ? La démocratie peut-elle se faire en laissant de côté plus de la moitié de la population malienne ? Serait-elle viable et équitable dans ce cas ? Ceci ne constitue t’il pas une menace pour son renforcement et son développement ? A toutes ces questions, Dr. Ouattara Aichata Diakité répond que l’implication des femmes dans le processus électoral, ainsi que dans les instances de prises de décisions, l’effectivité des droits politiques et civiques, ne saurait être un objectif en soi. Elle doit nécessairement être couplée avec la promotion des droits économiques, sociaux et culturels, la lutte contre la pauvreté, l’ignorance et l’analphabétisme.
Abdoulaye Diakité
Quelle est votre réaction ?