ATT : « Modibo Sidibé ne saurait avoir le dessus sur moi » Le sort politique de l’ex- P.M entre les mains d’ATT, au propre comme au figuré

L’avenir politique immédiat de Modibo Sidibé ne dépend ni de l’homme lui-même, encore moins des clubs de soutiens qui le poussent à la candidature. Mais, plutôt du bon vouloir, voire de la magnanimité d’Amadou Toumani Touré. L’on comprend dès lors toute la portée des propos de ce dernier lors de l’émission Baro du 08 juin dernier: «Modibo ne saurait prendre le dessus sur moi», a-t-il dit en substance. Il savait de quoi il parlait.

De sources proches de probable candidat Modibo Sidibé, c’est aujourd’hui qu’il rendra sa démission de la Police Nationale afin de se lancer dans la course à la présidentielle de 2012.  Il s’agit d’un préalable inévitable pour la coqueluche des clubs de soutien. Les choses ne sont cependant pas aussi simples. Et pour cause.

Dans le cas ici présent, il existe un grand fossé entre  une demande démission et son acceptation par l’autorité compétente. En clair, seul le président de la République a la latitude d’accepter ou de rejeter un éventuel acte de démission de l’Inspecteur Général que représente Modibo Sidibé.  Il revient en effet au chef suprême des Armées de se prononcer sur le cas. Lui et nul autre !

Pour rappel : en 2002, c’est au président de la République et chef suprême des armées en la personne d’Alpha Oumar Konaré, qu’ATT a présenté sa lettre de démission,  lequel (AOK) a accepté, quand bien même, dans des circonstances encore floues.  Le demandeur s’est cependant bien gardé d’évoquer publiquement sa candidature avant l’avis favorable de son chef hiérarchique. Toute chose qui est en son honneur.

Eh bien, Modibo Sidibé se trouve aujourd’hui  dans un cas similaire. Son statut lui interdit d’être physiquement associé à la moindre activité politique. Si cela est de nature à soulager ses fans, alors c’est tant mieux !

La caution du président de la République en exercice est donc indispensable à Monsieur Sidibé pour briguer la magistrature suprême du pays. Et figurez-vous que le futur candidat ne dispose d’aucun recours en cas de refus du chef. Aucun ! Cette disposition fait partie des pouvoirs discrétionnaires du président de la République, chef suprême des Armées.

En clair, qu’importe sa décision, ATT n’aura de comptes à rendre à aucune institution du pays, encore moins à  Modibo Sidibé lui-même. Un point, c’est tout ! Véritablement, Modibo Sidibé ne saurait le vaincre !

Alors, si une éventuelle demande de démission se confirmait aujourd’hui, il faudra bien attendre la décision du grand chef... Et prier !

B.S. Diarra