Presqu’en fin de son 2e mandat, Amadou Toumani Touré a été contraint, le 22 mars 2012, par les militaires sous la houlette du capitaine Amadou Haya Sanogo à quitter le pouvoir de façon inattendue. Ce qui, pour le moment, met fin aux farces que le Touré de Koulouba ne cessait publiquement de lancer en pleine figure des Coulibaly, Sissoko et Kéita qui sont ses cousins à plaisanterie.
À la faveur de ce lien culturel de cousinage à plaisanterie transmis de génération en génération, les Coulibaly Sissoko et Kéita étaient tout le temps importunés par ATT dont les dérapages verbaux avaient vraiment commencé à heurter la sensibilité de l’opinion publique malienne. Ce lien est l’une des valeurs traditionnelles et fondamentales de notre pays. Car il permet de prévenir les conflits, d’asseoir l’unité et de renforcer la cohésion sociale. Mais, un Etat est différent d’une société et l’excès de tout nuit.
Ainsi, la gouvernance d’un Etat doit se faire avec don de soi et fermeté. Or, il se trouve que notre ‘’Tourékèni’’ a tout banalisé et il a voulu satisfaire tout le monde. Par conséquent la corruption généralisée, le laxisme, le favoritisme et l’absence totale de l’autorité de l’Etat ont rendu le Mali ingouvernable et chaotique.
La crise du nord et le coup d’Etat du 22 mars dernier ont-ils été causés par les Coulibaly Sissoko et Kéita ? Certains n’ont-ils pas conseillé ATT à cesser de tenir de propos déraisonnés surtout quand il s’agit des questions sensibles de la nation? Aucun de ses prédécesseurs (Modibo Kéita, Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré) n’a osé abuser du cousinage à plaisanterie au point de se livrer à des dérapages.
Aussi, à l’occasion de l’émission «Baro» en langue nationale Bambara radio télédiffusée chaque 08 juin date anniversaire de son investiture, ATT, face à certains animateurs se permettait d’évoquer tout et rien. Même par rapport à certaines préoccupations de portée nationale le cousin à plaisanterie des Coulibaly, Sissoko et Kéita esquivait ou banalisait les questions. Une fois, il est allé jusqu’à parler de la naissance de ses deux petits enfants l’un Kéita et l’autre Bah.
À force de trop parler, le ‘’Tourékèni’’ a fini par quitter le pouvoir de façon ironique. Car, le 08 mars dernier à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme ATT a demandé aux hommes de ne pas se dissimuler derrière les femmes. Inutile de rappeler ce qui s’est passé après à bord d’une ambulance ou d’un véhicule banalisé sinon à dos d’un béret rouge.
Bréhima Coulibaly