Attaque de Sobane Da: 36 enquêteurs mobilisés, 29 personnes entendues et une dizaine interpellée
Boubacar Sidiki Samaké, le procureur du Pôle Judiciaire Spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, a animé un point de presse, ce mardi 18 juin 2019. L’objectif était de faire le point sur l’enquête après l’attaque du village de Sobane Da dans la commune de Sangha.
-Maliweb.net- 35 morts, 09 blessés dont 07 par brûlures et 02 personnes en état de choc. Des animaux brulés, des charrettes et des motos incendiées. Pendant, au moins trois longues minutes, le Procureur Samaké a fait état de scènes effroyables à Sobane Da. «La violence a atteint un seuil rarement vu dans notre pays», affirme le procureur. A ses dires, 36 enquêteurs et lui-même se sont rendus le 11 juin dans le village. Sur le bilan, le chiffre de 35 personnes décédées annoncé par le gouvernement a été repris par le procureur Samaké. Pour lui, la polémique autour du bilan est sans intérêt car chaque mort est un mort de trop. Aussi, les investigations ont, affirme-t-il, permis de rassembler des pièces à conviction composées essentiellement d’étuis de 7,62 ( armes de guerre) et de fusils de chasse.
Rapportant les faits, le Procureur Samaké raconte comment le 09 juin 2019 aux environs de 17 heures plusieurs motocyclistes, criant « Allahou Akbar », avec des armes de guerre et des fusils de chasse se sont attaqués au hameau de culture de Sobane Da du village de Koundou dans la commune de Sangha. L’attaque a duré jusqu’à 23 heures. Ils étaient repartis en trois groupes. Un premier groupe rentrait dans le hameau, incendiait, tirait et terrorisait les habitants. Le second groupe rassemblait le bétail et demandait de l’argent aux habitants tandis qu’un troisième groupe empêchait quiconque de rentrer et de sortir du village.
Sobane Da était-elle la réponse à Ogossagou? A la question, le procureur estime que les autorités avaient effectivement pensé à cela. Cependant, indique-t-il, l’enquête n’a pas permis d’établir un lien de cause à effet entre les deux attaques. Pour le procureur, pour enrayer ce cycle de violence, il faut désarmer toutes les milices dans le centre du Mali. Il faut aussi une parfaite synergie entre l’ensemble des services de l’Etat pour traduire les auteurs en justice.
Mamadou TOGOLA/Maliweb.net
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