Attaque en plein jour: «Commando» rattrapé par ses actes
A moins que «Commando» (surnom du voleur de moto saisi le dimanche dernier à Niamakoro) ne soit un immortel pour survivre à la bastonnade que la foule lui a infligé le dimanche 11 mars dans les environs de 13 h, sinon, voilà une mort certaine et cadeau.
Ces derniers temps, l’insécurité dans notre pays a pris une tournure préoccupante. Mais ce qui fait encore plus mal, c’est le constat amer des opérations en pleine journée, avec détention illégale d’armes. Ce qui est le fait d’une certaine catégorie de voleurs, circulant librement dans les territoires des communes V et VI.
Une chose qui mérite d’être placée dans la catégorie des missions prioritaires de premier rang pour l’éradication du fléau par nos agents et forces de sécurité.
La première opération de ces bandits armés a eu lieu en début de semaine passée. Lorsque les clients et propriétaires d’une petite cafétéria très célèbre de Kalaban-Coura, gérée par un jeune Dogon nommé «SENI», et ses frères. Ces débrouillards de Bamako ont vu leur affaire prospérer, grâce à leurs efforts qui les ont rendus célèbres dans le quartier où ils tiennent ce petit commerce. Grâce à leur sérieux, ils ont pu se forger une image de gens propres, ayant le goût du travail bien fait et arborant l’hygiène, nécessairement présente sur place, dans les lieux fréquentés kiosque nuit et jour.
Une opportunité qui a suscité un grand engouement chez les jeunes du quartier à leur endroit. La nuit, à partir de 22h, c’est le lieu choisi de rendez-vous de tous les jeunes de Kalaban-Coura. Certains y viennent à bord de leur voiture personnelle ou empruntée ; et la majorité y fait escale sur leurs motos Jakarta en général, garée tout près de là, aux abords dudit Kiosque. Même quand ils finissent de consommer leurs plats commandés et cuisinés sur place, ils ne trouvent pas nécessaire de se retirer tout de suite non plus. D’où l’endroit est devenu quasiment un grin, pour eux.
1er Braquage d’une dizaine de personne
C’est dans cette atmosphère générale de l’aire de plaisance, qu’en début de semaine dernière, que le grin de Séni, (ou coin de Séni), a reçu la visite impromptue des braqueurs. Une caravane de cinq motos, transportant chacune de 2 personnes, se gare là, tout juste devant le kiosque. Sur place, environ 12 personnes prenaient leur nourriture, tranquillement le plus naturellement du monde. Certains avaient fini et s’apprêtaient à lever l’ancre ; d’autres mangeaient assis à leur place, et certains attendaient d’être servis. C’est à ce moment précis que les bandits, formant un groupe, débarquent avec leurs engins, armes au poing, doigt d’index sur la détente, mains fortement appuyée sur l’arme, ils les mirent tous en joue : «Haut les mains !». Une fois obéissant, toutes les mains en l’air, ils leur demandèrent de leur remettre les clés de leurs engins ainsi que leurs téléphones mobiles.
Les 5 autres accompagnants complices, bras séculiers s’activèrent alors, et se servirent à volonté, en passant à la fouille corporelle même de certains pour tout prendre. Un premier coup réussi et jusqu’à présent, les propriétaires de ces 5 motos recherchent toujours leurs motos, sans avoir obtenu satisfaction, malgré les déclarations de vol et les plaintes subséquentes formulées contre X (inconnu).
2ème opération de la même marque, des mêmes mains assassines
Dans la même semaine, en l’occurrence le jeudi une petite station d’essence tout près de la route30 mètresde Niamakoro, route de l’aéroport, deux autres jeunes sur une moto braquent cette fois ci 5 personnes -dont une femme- dans cette station. C’était aux environs de treize, heure à laquelle tout le monde est à la pause déjeuner. Ils ont pris le soin d’emmener avec eux cinq (5) portables, une moto et le petit sac du pompiste. Ce dernier avait tenté de résister un peu, jusqu’à prendre finalement une balle à la cuisse droite.
Heureusement que la somme totale qu’il avait dans son petit sac n’atteignait pas les 60.000 FCFA. Ce qui porte encore la même marque de la main du gang qui avait effectué le coup chez Séni, le «dogono» du cafeteria.
3ème troisième opération échouée
C’était le dimanche 11 mars, quand un groupe de jeune a rendu visite comme d’habitude, aux voisins et amis du pont qui sépare Kalaban-Coura de Niamakoro appelé «Pont Tordu» ou encore «Tiggué Ka pont». Après le repas de midi, ils se sont retrouvés sous les manguiers pour passer le reste de la journée entre amis.
Tout d’un coup, deux jeunes sortent des rues environnantes avec des armes et viennent braquer les jeunes dans leurs causeries. Après avoir soigneusement fouillé tout le monde, ils enlèvent une moto, des téléphones portables et disparaissent dans la nature. C’est en détalant en toute vitesse qu’ils furent poursuivis par les jeunes qui ont décidé de se battre. Ces derniers avaient compris qu’ils pouvaient attraper celui assis derrière la moto, s’ils s’y mettaient tous.
En se mettant ainsi à leur poursuite, c’est ce malheureux type, appelé «commando», qui fut appréhendé par la foule en furie. On peu dire qu’elle n’y est pas allée de main morte contre sa victime. Sans passer par quatre chemins, il fut battu à mort par la foule, les deux jambes cassées, les bras fracturés et la tête trouée de tous les cotés. Voici le résultat opéré sur le voleur.
Mais ce qui est plus étonnant, c’est celui là à qui on a volé la moto, qui s’était interposé entre la foule et le voleur. Et c’est lui qui a fini par appeler la police du 10ème Arrondissement, afin de préserver les maigres chances de retrouver sa moto. C’est à la suite de son appel que les agents de commissariat, accompagnés de ceux de la protection civile de Sogoniko, sont arrivés sur les lieux du crime, et ont pu arracher ainsi «Commando» agonissant des mains de la foule, qui avait déjà apporté un petit bidon d’essence pour le verdict final : l’article 320.
Une bonne et une mauvaise nouvelles
La mauvaise nouvelle est que «commando» a peu de chance de s’en sortir pour être interrogé par les agents. A moins qu’il ne soit l’immortel du film de Don Mac Leone dans la série les «immortels».
La bonne nouvelle est que le pompiste de la station a reconnu «commando» lors de l’attaque dont il a été victime avec ses clients. De même, un autre jeune laisse entendre avoir reconnu «commando» lorsqu’ils ont été attaqués chez Séni. Donc c’est aux agents du 10ème Arrondissement qu’il revienne maintenant le devoir de démanteler ce réseau de malfaiteurs, agresseurs et criminels.
Un gang qui a fait long feu et tant de mal en un si bref laps de temps. Mais espérons que les agents de la protection civile qui ont ramassé le corps meurtri du voleur arrivent à le soigner et à le remettre à la disposition des policiers pour qu’ils lui soutirent les informations nécessaires sur le reste de la bande. Comme dans les films de gangster et de mafia.
A la population de Bamako : si vous tuez un seul voleur, comment la police fera pour trouver les autres bandits ? Réfléchissez sur la question et faites vos propositions.
Issa Kaba
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