Attaque terroriste sur la «Rue Princesse» : Peur et panique sur Bamako

Mar 8, 2015 - 18:29
Mar 9, 2015 - 03:15
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[caption id="attachment_846332" align="aligncenter" width="630"]Un Français qui a réchappé à l'attaque de Bamako nous raconte Le bar «La terrasse» situé dans un quartier animé de Bamako[/caption] Dans la nuit du vendredi au samedi dernier, aux environs de 00h, les populations de Bamako, ont été alerté par une fusillade suivie de la forte détonation d’une grenade offensive. Le restaurant, «La Terrasse », (connu surtout pour sa grande fréquentation par une clientèle expatriée), a été l’objet d’une attaque de la part d’individus qui n’ont, pour l’heure, pas encore été identifiés. L’attentat revendiqué par le groupe terroriste « Almourabitoune » proche de Moctar Bel Moctar, s’est soldé par un bilan lourd : 5 morts (dont 3 européens) et huit blessés. L’attaque terroriste, le premier du genre à Bamako, vient, encore une fois de plus, poser la question de la sécurité qui se dégrade de jour en jour dans la capitale. Une ville dont la sécurisation dépasse aujourd’hui les capacités actuelles de nos services de sécurité et de renseignements. Malgré la priorité que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, s’était engagé à accorder à cette question (la sécurité des Maliens), la situation est loin de rassurer les populations, en particulier les Bamakois qui, depuis quelque temps, ne dorment plus que d’un œil du fait d’une insécurité qui prend des proportions inquiétantes.. . Malgré le paraphe, le dimanche 1er mars dernier, d’un préaccord (non encore paraphé par les groupes rebelles), le chemin menant à la pacification du pays, semble toujours long. Pis,  c’est Bamako, qui doucement s’installe dans la psychose. En effet, avant l’attaque sur la «Rue Princesse », certains actes criminels et/ou terroristes (inconnus jusque là dans la capitale), sont venus attirer l’attention sur la menace qui guettait déjà Bamako. Il faut juste se rappeler de l’attentat qui a ciblé, il y a deux mois, ce haut gradé de l’armée, le général Mohamed Ould Meydou. Aujourd’hui encore les auteurs de son agresseur demeurent introuvables. Comment passer sous silence, la découverte courant de la semaine écoulée, de cette importante cache d’armes retrouvée dans une forêt, non loin du quartier présidentiel, Sébénincoro. Tous ces évènements qui se succèdent, sans se ressembler, obligent tout Bamakois à se poser cette question : suis-je désormais en sécurité ? Ce qui est arrivé au restaurant «La Terrasse», situé sur la très bruyante «Rue Princesse», est un fait gravissime qui met les plus hautes autorités du pays face à leurs responsabilités et surtout face aux engagements pris d’offrir aux Maliens un pays où la sécurité ne sera plus une inquiétude. Or, qu’il s’agisse de l’agression en plein cœur de Bamako du général Ould Meydou, ou même de l’assaut lancé contre «La Terrasse », tout ceci ne rime qu’à une seule chose : la faillite désormais évidente de notre système sécuritaire. Un système sécuritaire qui ne rassure plus les Maliens à plus forte raison les étrangers. Citoyens, directeurs d’offices et d’agences, officiers, soldats, ministres… la peur et l’inquiétude s’emparent de tout le monde, du plus petit citoyen au plus grand cadre de l’Etat. Mais quel acte plus grave que ça le ministre de la sécurité attend t-il encore pour rendre le tablier? N’a-t-il pas conscience de son échec ? Voilà quelques une des questions que l’on entend actuellement sur la bouche de Bamakois, depuis l’attaque terroriste intervenue à la « Rue Princesse».   En confiant le département de la Sécurité au général Sada Samaké, le Président de la République, en toute bonne foi, faisait confiance aux capacités et à l’expérience ( ?) de son ami. Mais un pays est plus important qu’une amitié. Aussi, le chef de l’Etat qui a encore la preuve manifeste de la défaillance de notre politique sécuritaire, doit prendre toutes ses responsabilités et exiger de Sada qu’il rende sa démission. Quand on n’est plus efficace on s’en va ! C’est aussi simple que ça. Le nouveau Mali qu’il veut construire et qui met l’accent sur la culture du résultat, passe par là. Mais dans notre pays certaines habitudes ont la vie dure. Or, on a aussi cultivé chez nous la fâcheuse habitude de noyer nos failles et nos insuffisances derrière de beaux discours. Au Mali (cela ne date pas d’aujourd’hui) le manque de formation, le dénuement et le sous équipement de nos forces de sécurité, sont d’une notoriété publique. Nommé à la tête de ce département, le général Sada Samaké, n’a de cesse martelé aux Maliens qu’avec lui les forces de sécurité retrouveront leur efficacité et leur prestige d’antan. Ce qui passe, évidemment, par non seulement l’amélioration de leurs conditions, mais aussi par la culture du professionnalisme. Malheureusement sur ce plan on a bien l’impression que le général Sada n’a fait que prêcher dans le désert. Aucun résultat tangible n’est encore visible de ce point de vue. Papa Sow Maliweb.net

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