Attaques terroristes de Bamako et de Paris : Quelles similitudes ?

Si en France, (singulièrement à Paris), la peur s’est emparée de la population et même de certaines autorités, telle n’est pas le cas pour le Mali. La stratégie de la terreur pour torpiller l’accord de paix entre le gouvernement et les rebelles de Kidal n’a pas fonctionné dans la mesure où la CMA et la Plateforme ont condamné ensemble l’attentat de l’hôtel Radisson. A Bamako où s’est déroulée l’attaque, la population a continué à vaquer à ses préoccupations, comme si de rien n’était. Malgré l’état d’urgence décrété par le président de la République du Mali, à l’issue du conseil extraordinaire des ministres dans l’après-midi du vendredi 20 Novembre, les bars restaurants de Bamako, les quelques rares salles de cinéma et boites de nuits sont restés ouverts et bien remplis de monde. En un mot, le public a vaqué à ses occupations habituelles. Deux jours après les faits, soit le dimanche 22 Novembre, des habitants de Bamako ont célébré leurs mariages comme ils ont l’habitude de le faire, avec des cortèges, klaxonnes de véhiculent et moto. Des comportements qui peuvent être qualifiés d’incivisme et de manquement à la loi, au regard de la mesure d’état d’urgence décrété par le président de la République pour dix (10) jours. A vrai dire, il est difficile de mettre le Malien dans une camisole de force, après la révolution de Mars 1991.
Selon l’article 49 du titre III de la constitution malienne, relatif au Président de la République, « le Président de la République décrète après délibération en Conseil des Ministres, l’état de siège et l’état d’urgence ». L’état d’urgence et l’état de siège font donc partie des pouvoirs exceptionnels que la constitution accorde au président de la République lorsqu’il ya péril en la demeure. Les pouvoirs exceptionnels visent à assurer le fonctionnement régulier des institutions et la continuité de l’Etat…Ce sont des mesures restrictives de libertés individuelles et collectives. Mais à première vue, cela n’a aucun incident sur le quotidien des Maliens. Il faut rappeler que dans l’histoire du Mali indépendant, c’est la troisième (3ème) fois que les différentes autorités décrètent l’état d’urgence. Dans les années 1990, sous la menace de la rébellion touareg, le président Moussa Traoré avait décrété l’état d’urgence seulement dans les régions de Gao et Tombouctou. En 2013, pendant la transition, le Pr. Dioncounda Traoré, chef de l’Etat par intérim, a décrété pour la deuxième fois, l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire national. Le troisième état d’urgence fut décrété par le président IBK le 20 Novembre 2015 pour dix jours. D . KEITAQuelle est votre réaction ?






