Au cours d'une visite à l'aéroport de Bamako -Sénou en compagnie du ministre Sadio Gassama : Ahmed Diané Séméga se fâche, profère des injures et balance des chaises sur des policiers
Conséquence de ce comportement fâcheux, tous les policiers de la République menacent d'aller en grève si le ministre de l'Equipement et des transports ne leur présente pas ses excuses.
L’incident s'est produit au milieu de la semaine dernière, à l'aéroport de Bamako-Sénou. Alors qu'il effectuait une visite coup de poing sur les lieux, en compagnie de son homologue chargé de la Sécurité, le Général Sadio Gassama, le ministre de l'Equipement et des Transports, Hamed Diané Séméga pique une colère noire en voyant des policiers, environ quatre, sagement assis à l'entrée de la salle d'enregistrement. Surpris par l'arrivée inopinée des deux personnalités et de leurs accompagnants, ceux-ci se mirent au garde à vous pour les saluer. Trop tard, selon certains d'entre eux qui nous ont rapporté l'incident. " Vous êtes des fainéants, des propres à rien.
Il n'y a qu'au Mali qu'on voit des policiers tranquillement assis à un poste de travail de ce genre ". Puis, ne se retenant pas, Hamed Diané Séméga se saisit des chaises puis les balance sur les policiers. Heureusement aucun de ceux-ci n'est blessé. La scène s'est déroulée sous le regard du Général Gassama, qui assure la tutelle de la police. Devant ce geste inattendu de son homologue, le pauvre n'a pu placer un mot. Il a dû se sentir outragé car c'est l'évidence que la mauvaise conduite des policiers-si c'en est une- est imputable d'abord à leur premier responsable, qui n'a pas su les former dans les règles de l'art.
Le geste du ministre Séméga a été qualifié " d'indiscipline caractérisée " par un vieux policier qui revendique trente ans de bons et loyaux services. A croire ce dirigeant syndical, " rien qu'à cause de la présence de son homologue qui, de surcroit, est en charge de la police, le ministre aurait dû mettre de l'eau dans son vin ".
Un des Conseillers du Général Gassama abonde dans le même sens, qui nous a confié que son «ministre est très déçu du comportement discourtois de son collègue et surtout des propos tenus à l'endroit des policiers, mais qui lui étaient en réalité destinés". Notre source rapporte que Séméga aurait intimé l'ordre aux policiers de se tenir débout durant leur temps de faction, soit de huit heures à dix heures car, dit-il, ils sont là pour assurer la sécurité et non pour se reposer. "Dans les autres aéroports, les policiers se tiennent débout pour faire correctement leur boulot" a-t-il lancé.
Ces propos constituent une gifle pour le Général Gassama qui s'est vu dispenser une leçon de sécurité par son cadet et collègue civil en charge de l'Equipement et des transports.
Seulement, assure notre interlocuteur, ce que Séméga doit comprendre, c'est que dans les aéroports auxquels il fait allusion, les agents de sécurité se relayent toutes les deux heures.
Ce qui leur permet de récupérer. Ici, comme des machines, ils font quasiment dix heures de travail d’affilée. Ce qui est épuisant et nécessite des "pauses assises".
Conséquence du comportement de Séméga, les policiers ont menacé d'observer un mouvement de grève pour protester contre ce qu'ils considèrent comme un abus de pouvoir du ministre Séméga.
Très vite, le Secrétaire général de la section syndicale de la police nationale, Siméon Kéïta, a pris le dossier en main pour éviter un mouvement d'humeur au sein de la police. Si Séméga est quelque peu allé vite en besogne, il faut cependant reconnaitre que son comportement, quoiqu'inadmissible, pose la problématique de la gestion du personnel en ce sens qu'au regard de son caractère stratégique, l'aéroport doit disposer d'un effectif d'agents à hauteur des attentes et surtout traiter tous les porteurs d'uniforme sur le même pied d'égalité. Car, au moment où leurs camarades des autres corps disposent de salles de repos avec toutes les commodités, les policiers de l'aéroport, quant à eux, sont laissés à eux-mêmes.
De la part d'un homme supposé aspirer à la présidence de la République, le comportement de Séméga est plus que surprenant. Pourtant, il y a environ deux mois, le faux-plafond du salon VIP de l'aéroport de Bamako Sénou s'est effondré. Personne n'a vu le ministre de l’Equipement qu’il est monter sur ses grands chevaux et distribuer des admonestations . On a beau aussi critiquer le tapis rouge, déroulé pour le président et ses hôtes de marque, qui est décousu par endroits et très salissant, Séméga n'a point levé le petit doigt.
Diakaridia YOSSI
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