Au Mali, la junte affaiblie promet de céder le pouvoir. Drapeau rebelle à Tombouctou
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Drapeau rebelle à Tombouctou
Profitant de la confusion consécutive au putsch, les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ont poursuivi dimanche leur offensive-éclair dans le nord du pays. Après avoir conquis le centre administratif de Kidal vendredi, puis la ville-garnison de Gao samedi, les séparatistes sont entrés dimanche dans Tombouctou, où ils ont hissé leur drapeau, selon un élu local joint par téléphone dans la ville d'environ 50 000 habitants. La situation dans la ville est assez calme, à l'exception de quelques tirs sporadiques, a-t-il précisé. En s'emparant de Tombouctou, les rebelles contrôlent désormais les trois principales villes du nord du Mali, un territoire désertique plus vaste que la France. Samedi, l'armée malienne a dit qu'elle avait abandonné ses bases militaires aux environs de Gao. "Comme les camps militaires sont proches des quartiers d'habitation, nos forces ont décidé de ne pas combattre", a justifié le chef de la junte dans un communiqué lu à la télévision nationale. "L'armée a pris la direction de Bamako, par la route", a-t-on déclaré de source civile, à propos de l'axe menant à la capitale, située à un millier de kilomètres plus au sud. Des dizaines de véhicules militaires ont quitté les camps et pris cette route, a déclaré une source proche des autorités locales. Le colonel El Hadj Ag Gamou, l'officier touareg le plus réputé de l'armée régulière, a annoncé sur les ondes de RFI qu'il se ralliait aux rebelles à la tête de 500 hommes."Zone grise"
En plus de fermer les frontières à un pays largement dépendant de ses importations pétrolières, la Cedeao menace de priver le Mali des fonds de la Banque centrale d'Afrique de l'Ouest (BCAO) et de geler les avoirs des membres de la junte, qui seraient en outre interdits de voyage. L'organisation régionale n'a pas réagi dans l'immédiat à l'annonce du capitaine Sanogo, mais le ministre burkinabé des Affaires étrangères Djibril Bassolet, dont le pays agit comme médiateur, a noté que le rétablissement de la Constitution et des institutions républicaines étaient deux conditions essentielles réclamées par la Cedeao. "Après, nous verrons ce qui se passe concernant le président Amadou Toumani Touré", a-t-il dit. "Nous voulons être prudents, nous devons avancer progressivement", a-t-il ajouté, avertissant contre un risque de vacance du pouvoir. Le président Touré, dont les dix années au pouvoir étaient marquées jusque-là par la stabilité et des accusations de corruption, a dit être en bonne santé dans un lieu tenu secret. Le Mali est la première victime collatérale du conflit libyen de 2011 : des mercenaires maliens puissamment armés qui s'étaient battus pour le numéro un Muammar Kadhafi, renversé et tué l'an dernier, sont venus gonfler les rangs du MNLA. Les séparatistes, ainsi que l'affirme Bamako, bénéficient également de l'appui de groupes armés liés de manière plus ou moins étroite à al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et qui prospèrent dans la "zone grise" de l'Afrique subsaharienne. Les États voisins du Mali, notamment le Niger et la Côte d'Ivoire, redoutent un effet de contagion des événements de Bamako. Les putschistes maliens affirment avoir renversé le président Amadou Toumani Touré en raison de son laxisme et de son incapacité à lutter contre les "hommes bleus", qui ont repris les armes à la mi-janvier dans le désert du Nord. Le Point.fr - Publié le 02/04/2012 à 12:37Quelle est votre réaction ?
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