L'année 2018 aura été marquée par une accélération des raids contre les chefs de guerre jihadistes dans la région mais aussi par une recrudescence inquiétante des violences intercommunautaires. Au total, 600 jihadistes «
neutralisés » au Sahel et au Sahara, assure Florence Parly. Le terme, volontairement flou, regroupe les adversaires tués au combat ou fait prisonniers. La ministre précise que le tiers de ces terroristes a été mis hors de combat l'an dernier.
Mort d'un chef de guerre malien
L'année passée aura été
marquée par la mort du chef de guerre malien Mohamed Ould Nouini en début d'année, puis l'élimination annoncée fin 2018 d'Amadou Koufa, commandant de la katiba Macina dans le centre du Mali et, fin février 2019, la mort de Jamel Okacha dans un raid commando français. Il s'agit là des trois chefs qui avaient scellé une alliance autour du jihadiste Iyad Ag Ghali lors de la formation du Groupement de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) en 2017.
Sur le terrain, la situation se dégrade depuis 2013 et
le lancement de l'opération Serval par François Hollande. Florence Parly rappelle toutefois que la solution au Sahel n'est pas militaire mais politique et que l'Etat malien doit réinvestir certaines zones de son territoire. Sur le terrain, la situation sécuritaire est critique. Les terroristes opèrent désormais largement au-delà du Nord du Mali, tous les pays de la région sont concernés à des degrés divers.
Jihadisme endogène
On assiste au développement d'un jihadisme endogène qui recrute et forme localement, et les alliances passées avec des groupes locaux ont accentué les violences intercommunautaires. L'ONU évoque 500 morts parmi les civils dans le centre du Mali en 2018.