Ayant pris goût à la vie citadine : Des jeunes ruraux boudent l’hivernage
En exode à Bamako en vue d’aider les parents du village, la plupart des jeunes retournaient dès les premières pluies pour participer aux travaux champêtres. Ayant pris goût à la vie citadine de Bamako pour la majorité, ils ne sont plus qu’une minorité à faire de ce retour une priorité. Les autres préfèrent restés à Bamako pour échapper aux dures épreuves que constituent les travaux des champs.
Pratiqué pendant les périodes mortes et autrefois considéré comme un moyen de se faire un peu d’argent en vue de subvenir à des besoins non moins importants, l’exode des jeunes ruraux est en passe de perdre son sens premier.
Aujourd’hui, le phénomène a pris une autre tournure car au lieu de passer la saison sèche dans les villes pour retourner au village pendant la période hivernale en vue de se rendre utile, les jeunes ruraux préfèrent y élire domicile. Pour ce faire, différents prétextes sont inventés auprès des parents : retard de salaire, détournement de biens par le tuteur…
Un fait qui était propre aux garçons, a regagné aujourd’hui la gente féminine. Cette situation est très visible dans la capitale malienne où les jeunes filles déambulent à longueur de journée dans les rues de Bamako.
Malgré les différents ultimatums de leurs familles au village, la plupart de ces jeunes ruraux refusent catégoriquement d’y retourner. Comme pour dire que Bamako est devenue un eldorado pour ces jeunes. Certains jeunes que nous avons approchés affirment qu’ « avec la rareté des pluies dans les villages, les récoltes ne permettent plus de faire face aux problèmes familiaux. C’est pourquoi, nous sommes obligés d’aller chercher ailleurs pour faire face aux charges familiales… ». Un autre d’expliquer que « l’Etat ne fait rien pour encourager les jeunes à rester dans les campagnes ».
Bref, le phénomène a pris une grande ampleur chez les jeunes ruraux qui ne veulent plus rebrousser chemin. Alors que certains parents encouragent leurs enfants à prendre le chemin de l’exode, d’autres par contre, se plaignent de cette situation car une fois partis du village, les jeunes ne retournent plus.
En tous les cas, l’Etat est interpelé par rapport à ce phénomène. Il revient donc à l’Etat de mettre en place une politique devant retenir le maximum de jeunes dans les campagnes car tout le monde n’est pas fait pour servir dans une capitale.
Ben Dao
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