Jamais le terrorisme n’a autant frappé le Mali. Des dizaines de morts et près d’une centaine de blessés en quelques heures. Et au-delà du caractère prévisible de l’acte, l’indéniable est qu’au Mali, l’on tire généralement peu d’enseignements de ce qui ne nous surprend ni par le temps ni par le lieu.
En mars dernier, c’est à la
Terrasse de Bamako (un lieu fréquenté par des occidentaux) que l’ennemi brutal choisit de faire couler du sang français. Ainsi, les manœuvres tendant à saper l’accord d’Alger II ont connu leur triste épisode.
Neuf mois après la Terrasse, c’est un
hôtel, offrant la même soupe à la nébuleuse, voire beaucoup plus, qui fera le théâtre de l’horreur. Ce qui noie toute idée d’un acte surprenant puisqu’il y était prévisible.
Deux vigiles, sereinement en faction, sont assassinés pour rien du tout.
Des innocents de diverses nationalités, terrorisés et lâchement assassinés, au nom d’un Dieu qui n’a envoyé personne tuer son prochain.
En tout état de cause, même si la sécurité à cent pour cent n’existe nulle part et qu’aucun Etat au monde n’est à ce jour à l’abri du terrorisme, le moindre que ceux qui ont eu la malchance d’être endeuillés par le passé peuvent tirer comme leçon, c’est de ne plus être surpris. Cela sous-entend l’amélioration des conditions de sécurité de haut niveau dans tous les lieux susceptibles d’être ciblés puisqu’accueillant des Occidentaux.
Il s’agit aussi d’infiltrer tous les milieux islamistes radicaux afin d’appréhender les manœuvres pouvant y être peaufinées et étouffer le cancer avant qu’il ne germe et endeuille des familles.
Après tout, espérer vivre tranquille au Mali, pays où l’une des plus grandes opérations anti-terroristes se déroule depuis trois ans, demeure illusoire. Qu’il soit en ville où au travail, nulle part nous ne sommes à l’abri.
Enfin, que faire ? Faut-il fuir ou rester ? Ni l’un ni l’autre. Pour cause. Nous sommes condamnés à vivre chez nous mieux qu’ailleurs et quoiqu’il advienne. Etant aussi condamnés à vivre avec nos alliés et coopérants de tous les horizons et de toutes les confessions, nous ne pouvons que rester même s’ils sont les premiers visés.
Le terrorisme, lui, par l’endoctrinement des individus sans alternative et sans repère, a montré son vrai visage : la barbarie digne du moyen âge. Mais, quelle que soit son approche que nous n’avons d’ailleurs le droit de méconnaître, il nous revient de ne plus lui laisser le temps de nous rassembler dans nos hôtels, nos marchés, nos stades et nos cafés pour ensuite endeuiller nos familles au nom d’un Dieu qui n’a envoyé personne tuer des innocents.
Ce qu’il nous reste d’ores et déjà, au-delà d’intenses mesures sécuritaires à entreprendre sans délai, c’est de prendre conscience du danger en tant que citoyen et y faire face en ne créant aucune condition profitable à la machine infernale qu’est le terrorisme.
Issiaka M Tamboura (maliweb.net)