Billet : Marche des « chauffeurs de craie » : c’est ce matin

Octobre 19, 2011 - 18:30
Octobre 19, 2011 - 18:30
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En attendant la course, les enseignants  du Mali préfèrent la marche, un sport complet, pour dire non à l’Assurance Maladie Obligatoire et aux programmes d’ajustement structurels. On les appelle  chauffeurs de craie, parce que c’est leur outil de travail.

Le syndicat National de l’Education de Base ne veut plus avaler sa langue après la longue grève de 120 heures du 3 au 7 octobre dernier. Pas question de se laisser trop séduire par les propos d’un pouvoir qui passe le plus clair de son temps à tirer des plans sur la comète. « Nous allons marcher ce matin. Nous marcherons la craie à la main pour dire  non à la culture du mensonge qui drape leur  fameuse Assurance Maladie Obligatoire,», fulmine un enseignant.

Les enseignants occuperont, ce matin,  tous les coins et recoins de Maliba : de  Kayes à Kidal. Ils y  seront  par  milliers. Pour ce faire, les craies et les chiffons les accompagneront pendant toute durée de la marche. Leurs seules  armes de guerre, bien entendu. Histoire  de dire aux plus hautes autorités de  réviser leur position à propos de bien de points revendicatifs qui font figure de discorde. Certains  chauffeurs de craie, paroles d’un syndicaliste, ont même l’intention de remettre ces vieux morceaux de matelas et des gommes à leurs interlocuteurs.

 Pour quoi faire ? Biffer, peut-être, les incorrections et coquilles des chapitres suivants : la Fonction Publique des collectivités qui reste une liquidation du système éducatif malien, la remise en question de certaines recommandations issues du Forum national sur l’éducation et l’Assurance Maladie Obligatoire. Et la liste n’est exhaustive.

 Oui, il faut une autre façon de faire. Un autre  son de cloche comme on dit .En effet, Les chauffeurs de craie sont prêts à marcher, avec leurs craies, même pour rallier la cité des Askia. Une ironie, dans le feu de l’action ; du chef de l’Etat en 1991.On se souvient…

C’est pourquoi, Madame Soukhona, une militante SNEB qui, d’habitude a  les jambes ankylosées, a pris hier soir, une bonne dose de Chicoré Leroux en vue d’une meilleure préparation de la marche de ce matin.

 Cette marche des enseignants de ce jeudi 20 octobre marque, en tout cas, un tournant décisif dans la lutte des chauffeurs de craie. Après la série noire faite de sorties intempestives, il faut tout de même craindre le pire. La vérité c’est que, les concessions responsables  ont toujours fait défaut, de part et d’autre. Comment l’école malienne pourrait-elle  retrouver ses lettres de noblesse, et sa fierté d’antan ?

Par Moussa Wélé Diallo

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