Billet : Marche des « chauffeurs de craie » : c’est ce matin
En attendant la course, les enseignants du Mali préfèrent la marche, un sport complet, pour dire non à l’Assurance Maladie Obligatoire et aux programmes d’ajustement structurels. On les appelle chauffeurs de craie, parce que c’est leur outil de travail.
Le syndicat National de l’Education de Base ne veut plus avaler sa langue après la longue grève de 120 heures du 3 au 7 octobre dernier. Pas question de se laisser trop séduire par les propos d’un pouvoir qui passe le plus clair de son temps à tirer des plans sur la comète. « Nous allons marcher ce matin. Nous marcherons la craie à la main pour dire non à la culture du mensonge qui drape leur fameuse Assurance Maladie Obligatoire,», fulmine un enseignant.
Les enseignants occuperont, ce matin, tous les coins et recoins de Maliba : de Kayes à Kidal. Ils y seront par milliers. Pour ce faire, les craies et les chiffons les accompagneront pendant toute durée de la marche. Leurs seules armes de guerre, bien entendu. Histoire de dire aux plus hautes autorités de réviser leur position à propos de bien de points revendicatifs qui font figure de discorde. Certains chauffeurs de craie, paroles d’un syndicaliste, ont même l’intention de remettre ces vieux morceaux de matelas et des gommes à leurs interlocuteurs.
Pour quoi faire ? Biffer, peut-être, les incorrections et coquilles des chapitres suivants : la Fonction Publique des collectivités qui reste une liquidation du système éducatif malien, la remise en question de certaines recommandations issues du Forum national sur l’éducation et l’Assurance Maladie Obligatoire. Et la liste n’est exhaustive.
Oui, il faut une autre façon de faire. Un autre son de cloche comme on dit .En effet, Les chauffeurs de craie sont prêts à marcher, avec leurs craies, même pour rallier la cité des Askia. Une ironie, dans le feu de l’action ; du chef de l’Etat en 1991.On se souvient…
C’est pourquoi, Madame Soukhona, une militante SNEB qui, d’habitude a les jambes ankylosées, a pris hier soir, une bonne dose de Chicoré Leroux en vue d’une meilleure préparation de la marche de ce matin.
Cette marche des enseignants de ce jeudi 20 octobre marque, en tout cas, un tournant décisif dans la lutte des chauffeurs de craie. Après la série noire faite de sorties intempestives, il faut tout de même craindre le pire. La vérité c’est que, les concessions responsables ont toujours fait défaut, de part et d’autre. Comment l’école malienne pourrait-elle retrouver ses lettres de noblesse, et sa fierté d’antan ?
Par Moussa Wélé Diallo
Quelle est votre réaction ?
![like](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/like.png)
![dislike](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/dislike.png)
![love](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/love.png)
![funny](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/funny.png)
![angry](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/angry.png)
![sad](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/sad.png)
![wow](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/wow.png)