Bissi SANGARE est depuis le 25 février 2012, le nouveau président du rassemblement pour la démocratie et le progrès(RDP). Un revenant ? Non, mais ceci expliquant bien cela, il avait volontairement pris ses distances avec cette formation qui avait visiblement perdu ses repères et toute son aura, peu de temps après la retraite politique de Almamy Sylla. Après cette brève traversée du désert, sa nouvelle mission consistera donc à donner une « nouvelle âme » à ce parti historique, qui n’entend plus rester en marge du jeu politique.
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Bissi SANGARE[/caption]
Comme il nous l’a d’ailleurs démontré au cours ce petit entretien que nous avons eu avec lui, le jeudi dernier au siège du parti sis au Badialan .
Pour BIssi Sangaré, le principal enjeu est et demeure aujourd’hui l’implantation du parti dans toutes les zones non –occupées de notre territoire national. Ceci est une condition indispensable pour prétendre à une participation honorable et de qualité aux élections futures. IL faut que cela soit clair dit-il dans la tête de tous nos militants et de l’opinion publique, ce RDP ressuscité ira à toutes les élections, même si on peut aller aux élections présidentielles, on ira .ON peut également aller sur des listes communes sur des prochaines législatives, ou même faire des alliances lors des présidentielles .En tous les cas, toutes les options sont ouvertes au sein de notre formation.
« L’essentiel pour nous, c’est de marquer désormais la présence de notre parti sur la scène politique. » Mais pour cela, précise-t-il le parti a particulièrement ciblé les sections de certaines localités tellesque Kolokani, Bougouni , Kati, Yanfolila , Kolondieba avec en point de mire comme une présence de quelques députés du parti au sein de la future Assemblée nationale. Un vrai défi électoral, mais qui n’est sans doute pas impossible à relever par ce bureau de 42 membres fortement soudés et solidaires derrière leur président.
Pour ne pas rester en marge de jeu politique, le RDP à l’instar de plusieurs formations de la place a aussi intégré un groupement politique dira son président « On est allé à l’ADR() et l’ADR est avec la COPAM .Le changement , c’est le départ de l’Adema de la scène politique. Comme vous le savez , il est à l’origine de l’arrivée du candidat indépendant au pouvoir en la personne d’ATT .mais si on a les mêmes idéaux que l’ADR, cela ne veut pas dire que nous les soutenons dans toutes les questions d’intérêt national de notre pays».Bissi SANGARE ,qui s’est révélé comme un fin et redoutable « analyste politique » au cours de notre entretien est aujourd’hui conscient d’une chose : Sans la volonté politique , on ne peut pas réveiller des formations aussi moribondes comme le RDP et bien d’autres qui ont surtout donné les lettres de noblesse à la démocratie naissante dans notre pays. C’est le seul moyen de vaincre ce scepticisme ambiant qui flotte toujours dans l’air.
Dans le cas de son parti une belle lueur d’espoir se profile à l’horizon, de nombreux cadres sont revenus, les réunions statutaires se déroulent normalement et les militants sont bien décidés à accélérer dans leurs contrées respectives les travaux d’implantation du parti. Ce regain de confiance et de vitalité est surtout perceptible dans la commune de Kati, Bougouni (la base politique du président) , Kolokani ou le parti est vraiment présent ainsi que Yanfolila et Kita où les démarches ont aussi commencé.
« Bougouni compte aujourd’hui 26 communes, notre objectif est au moins d’atteindre 15, c’est seulement à ce prix que nous pouvons espérer sur des alliances pour des élections futures .Avec tout le travail que nous sommes en train de faire , ce parti aura certainement une formidable assise d’ici deux ans. « Si le jeu politique n’était pas pollué par la recherche d’intérêts personnels et égoïstes, nous n’en serons pas encore à ce niveau, » semble amèrement regretter Bissi Sangaré, qui porte encore un doigt accusateur sur le parti majoritaire, l’Adema, seul coupable à ses yeux de toutes ses dérives que nous constatons ici et là et qui empêchent notre démocratie de prendre son veritable envol.
Un jugement quelque peu sévère ? Allez y savoir ! Mais Bissi Sangaré n’en a point cure convaincu (c’est son droit !), que sans le départ de l’Adema de la scène politique, les petits partis n’auront aucune chance d’émerger et de s’imposer sur l’échiquier.
Sur la participation de son parti aux concertations nationales, Bissi Sangaré n’y voit aucun inconvénient, car dit-il «la concertation a pour but de légitimer les institutions, c’est seulement à ce prix que la communauté internationale va penser à notre pays .mais c’est avant tout un véritable débat d’idées et d’honneur sur toutes les questions sensibles concernant l’avenir sociopolitique de notre pays. Sur les candidatures des membres de la transition à l’élection présidentielle, le président du RDP a aussi sa petite idée sur la question « Une transition, tu l’as gère pour que les autres viennent ».Comment pouvions nous clore notre entretien avec ce fort en thèmes, sans y aborder un tant soit peu la crise sécuritaire au Nord-Mali. « Moi, je suis pour la négociation, mais dans ce cas précis, il faut une menace de la part du mali d’abord, autrement dit il faut d’abord passer par les armes et ensuite après on s’assoit et on discute. Nous devons privilégier l’option militaire, mais n’oubliez pas aussi que le départ de l’armée au front est aussi conditionnée à des décisions politiques ».
Bacary Camara